12 août 2023
En écoutant les partitions du désordre dans le monde, apparaissent les cicatrices intérieures et extérieures invisibles aux yeux des passants qui détournent le regard devant l’ignominie, les destructions et les malheurs des guerres.
Alors, je ne peux pas me réfugier dans le silence.
Je continue à chercher des mots capables de faire craquer le vernis ombrageux de la propagande sur les temps présents.
Je réclame la paix qui repose sur des sources pérennes répétées à travers les siècles.
Et me viennent ces vers d’Antoinette Deshoulières (1659-1694)Haultlançant un appel à la paix :
Sans dégainer et sans monter Moreau (cheval noir)
Mettez fin à cette périlleuse aventure!
17 novembre 2022
Vigie pour la paix.
Arès et Athena veillent toujours sur les héros belliqueux et leurs œuvres maléfiques du présent.
N’étant ni dévots de leur religion diabolique ni pèlerins impuissants condamnés à cheminer sur leurs sentiers en cul-de-sac, notre regard porte vers l’avenir.
À l’horizon, nous cherchons toujours la lueur pérenne d’un phare de paix pour renverser les projets guerriers.
16 novembre 2022
Vigie en ce monde d’ombres
Je vous interroge
faiseurs de cynisme, de misère des peuples,
mystificateurs à la parole léchée,
minables patenteux de pages noires, de mémoires douloureuses,
indifférents au sort des femmes violées, des enfants orphelins, des morts de soldats, des sans-voix, des cœurs mortifiés.
Tous sinistres personnages nourris des mythes éternels :
violences, guerres, conquêtes, dominations, exploitations.
Tous artisans de guerres, forgerons du malheur, tueurs de rêves, adorateurs de fantômes, colporteurs de mensonges, conformistes béats, dévots de l’ordre, maquignons d’armes, fabricants de terreurs, semeurs de désespoir, fossoyeurs d’espoirs.
Que représentent les pépites d’or, les territoires volés, les mirages des oasis de paix, les médailles de haine, les rêves de maîtrise du monde ?
Rien à gagner qui vaille.
Que méritent le sang versé et les cicatrices indélébiles sur les terres brûlées et dans les cimetières ?
Rien qui vaille une apologie dans l’Histoire.
Requiem.
8 novembre 2022
feuilles d’érable
tombées du ciel en dansant
offrandes pour la paix
22 octobre 2022
feuilles d’érable
gouttes de sang dans l’espace
guerres au loin
20 octobre 2022
Pour la paix… cultivons l’espoir.
Nuit fatidique de tous les cauchemars
Dialogue de sourds
Tohu-bohu du recommencement
Le monde se répète
Les dieux de la guerre réunis
Arès, Thor, Mars
Et ceux à la mode du jour
Émules des césars
Matamores des écrans
Sinistres héros réincarnés
Nourris de mythes éternels
Violence
Conquêtes
Domination
Exploitation
Empires
Eirene, fille de Zeus et de Thémis, déesse de la paix, est gardée sous haute surveillance, loin des affaires des guerres incessantes.
Tous les émules d’Hérode, de César, d’Alexandre le grand, de Pierre le grand et de tous les autres minables faiseurs de guerres d’hier et d’aujourd’hui soucieux de leur grandeur hantent les livres d’histoire, les musées, les parlements, les églises et les mausolées, mais surtout la mémoire douloureuse des peuples soumis au joug de l’esclavage, de la misère à la pointe de l’épée, de la croix et du goupillon.
Dans les sphères médiatiques, femmes et hommes d’État aussi chefs de guerre, gens dits d’honneur, pavanent et paradent en livrée sinistre avec chape brodée d’or, képi étoilé et médailles colorées.
Le fond de scène de leur théâtre est teint de taches de sang.
Ils masquent les cicatrices des pleurs infinies sur les visages mortifiés du monde.
Leurs discours léchés cachent leur déni de la paix en disant la souhaiter.
Dans leur cercle d’ordre, ils créent le désordre funeste par le cynisme et le conformisme béat.
Ils sortent de cavernes hantées par les fantômes du passé porteurs de mensonges, de contradictions et d’intérêts matériels à courte vue.
Leur propagande et leurs sophismes vendent la force destructrice et l’ignominie de la violence comme outil magique de conquête de la liberté.
Ils camouflent la vicissitude de la guerre derrière le mirage d’une oasis où ils disent travailler pour la paix par l’agrandissement des cimetières.
19 octobre 2022
Pour la paix… devoir de mémoire.
Devant le monument de la paix
La paix de tous les noms
Celle de tous les temps
Sublimité
Dépouillée
Fragilisée
Combattue
Dénigrée
Sacrifiée
Sur tous les autels
De la bêtise sacralisée
De partout
Un chant immense
Un cri du cœur
Un devoir de mémoire
Un étonnement d’espérances
10 octobre 2022
Pour la paix… aux couleurs de l’automne.
Couleurs d’automne devenues débris de saison abandonnés comme les masques hideux de la guerre, des cicatrices, des désillusions et des blessures incurables de la mort.
À l’horizon, la paix vibrante restaure les couleurs de l’espoir malgré les mines de la haine cachées sur les sentiers de l’avenir.
8 octobre 2022
Pour la paix…
Et si le big bang
Si le big bang créateur a fait exploser les couleurs de la vie, le big bang atomique destructeur en détruirait l’essence, la signification, la valeur et la splendeur.
Avec froideur, les rêveurs de volcans nucléaires développent leur folie sur les cendres de la haine et de la mort.
Le silence des tombeaux enfouis sous les décombres d’Hiroshima devrait suffire à faire taire leurs discours irresponsables.
Mais la mémoire suffira-t-elle à bloquer la reproduction du spectacle barbare du largage de l’engin funeste?
Hélas, l’ombre du passé ne désamorce pas les élucubrations loufoques sur le futur. Aujourd’hui comme hier, la paix reste le seul rempart contre un holocauste
28 septembre 2022
Pour la paix…
En Ukraine, la voie étroite, rocailleuse, même incertaine de la négociation prendrait du temps, mais elle s’impose plus que jamais.
Devant le vide, les chefs de guerre, des deux côtés de la parade, ne parlent que de victoires éventuelles ou inventées.
Chaque jour, leurs stupides aventures militaires font toujours plus de victimes… à cacher aux regards de ceux et celles qui pourraient oser remettre en question leurs stratégies.
Dommages collatéraux. Sans plus.
L’ère de la bêtise doit finir.
Négociez! Négociez!
Promouvoir la paix, c’est protéger la vie.
26 septembre 2022
La paix, geyser intarissable à la puissance volcanique indomptable, renaît sans cesse dans les anfractuosités du désir de fraternité.
19 septembre 2022
Pour la journée internationale de la paix.
Vos guerres
Voiliers démâtés peuplés de fantômes du passé
Dérivent dans le temps
Sans compas
Sans repères
Que le diable emporte vos mille aventures insensées
Projetées dans les remous funestes de la violence
Sur les mers furieuses de la haine
Dans les ténèbres de l’obscurantisme
Fondu au creuset de l’oubli
Malgré notre détresse et notre désenchantement
Les voiles déchirées de l’espoir naufragé
Flottent
Tortillonnées sur la mâture de l’avenir
Vers la lueur d’un phare
La paix
7 septembre 2022
Profession de foi
Pour la paix…Je crois
À l’égalité entre les hommes et les femmes
à la dignité de chaque personne
À la justice florissante entre les peuples
à la fenêtre ouverte de l’amour
à la porte fermée devant la haine
à la main bienveillante tendue à l’autre
à la donation-partage entre mains nues
à la puissance créatrice de la nonviolence
à la quête incessante de l’harmonie
à la paix mariée à l’espoir
6 septembre 2022
Pour la paix…
fleurs d’hier flétries
des croix blanches à l’infini
mémoire de la guerre
1er septembre 2022
Pour la paix…
fracas de bataille
dans la venelle lézardée
une rose
30 août 2022
Pour la paix…
Flaques de sang sur une scène de guerre
Coulent les racines du courage
Aux couleurs de la vie
Se dessinent l’avenir de la paix
29 août 2022
Pour la paix…
Quand le tapage cacophonique des téléviseurs et des radios du monde valorise la guerre, nous clamons haut et fort : parlez de la paix!
28 août 2022
Quand le tapage cacophonique des téléviseurs et des radios du monde valorise la guerre, nous clamons haut et fort : parlez de la paix!
27 août 2022
Quand on juge les appels à la paix subversifs et déloyaux à l’égard de la patrie, nous levons un drapeau blanc.
26 août 2022
Même si la parole de paix paraît sombrer dans les remous de la propagande guerrière, nous chantons la paix nuit et jour.
25 août 2022
Pour la paix…
Silence de croix blanches
Stèles funéraires dans l’oubli
places désertes
sans voix
nous pleurons
24 août 2022
À la mémoire des morts oubliés sur les champs de bataille, les familles vivent un deuil pérenne marqué par des cicatrices intérieures d’une profondeur insondable. Rappelons la nécessité de la paix!
23 août 2022
Pour la paix…
Devant trop de promesses de paix reniées dans le secret des salons aux murs tapissés d’or, nous protestons contre l’ignominie de la guerre.
22 août 2022
Pour la paix…
Même quand l’appel à la paix ne s’entend plus, nous dénonçons le silence sur les faux semblants et l’ignominie des metteurs en scène des guerres.
21 août 2022
Chaque jour, des milliers de canons tonnent partout sur les théâtres obscènes et absurdes des guerres, faisons entendre nos voix pour la paix!
20 août 2022
Même si la guerre reste un éternel mystère indicible, le torrent de la paix traverse tous les temps.
19 août 2022
Les guerres naissent dans l’embroussaillement des discours abscons de chefs d’État, de tartuffes et de prestidigitateurs des monnaies, prisonniers d’une soif insatiable de domination, de profits, d’exploitation et de victoires mortifères, que dire sinon réclamer la nécessité de la paix.
18 août 2022
Sur le champ de bataille flétrit la vie, sacrée, dans le désespoir.
Cultivons la mémoire, levain de la paix!
6 août 2022
Pour la paix… À la mémoire d’Hiroshima
À la mémoire d’Hiroshima
Aux sources de la haine
Au mépris de la paix
Au puits perdu du pouvoir
Des mains profanes
Puisent la vengeance
Tueuse de rêves
Avec formules et calculs
Avec froideur et détachement
Sous les ombres de la mort
Des robots pleins de morgue
Semblables à des hommes
Créent un champignon funeste
Déraisonnable sacralisé
Et le chaos emporta la ville
Pulvérisée par les atomes
Incendiée sous un volcan
Emportée par l’horreur
Cicatrisée avec fureur
Dans un parc, à la margelle d’une vasque
un enfant calciné
Violon du silence
10 juillet 2022
Pour la paix… La parole de paix pour tout dire.
Le rêve du réel nourrit la parole de paix pour affirmer la dignité et la beauté du monde au-dessus du désespoir semé sur les champs de bataille.
La parole de paix suit la trame de la mémoire des peuples pour ériger l’espérance contre la bêtise et le cynisme des fabricants de guerres.
La parole de paix modifie la trame du fatalisme quand elle sort de l’ombre des cachots.
La parole de paix stoppe la guerre quand elle chante la paix d’une voix plus retentissante que les ordres tonitruants des généraux et les crachats des canons.
Pour la paix… il faut un chœur à l’unisson
28 Juin 2022
Pour la paix… Plus de responsabilités de la part de nos dirigeant.e.s
Prière pour la paix
Face à la guerre
Nous citoyens et citoyennes de tous les horizons
Nous supplions nos élu.e.s
Engagez-vous contre la guerre!
Mettez fin à cette catastrophe!
Laissez tomber les armes!
Oubliez les délires obsidionaux!
Cherchez l’arbre à palabres!
Élargissez le cercle!
Amorcez des pourparlers!
Favorisez les négociations!
Exigeons la paix!
Maintenant
27 juin 2022
Pour la paix… Une minute de silence
« Néant sordide horrible affaire
Répandue depuis des lustres
Sur des millions de champs de bataille
Inventés depuis tans de siècles
Par la bêtise humaine «
Désy, Jean. Non, je ne mourrai pas. Montréal, Mémoire d’encrier (2020), p. 42
Il était une fois…
Il était une fois
Légende
Jardin flétri
Pays meurtri
Miroir de douleurs
À son horizon
Des dépouilles de héros
Macchabées anonymes
Coupables ennemis
Morts d’espoir grandiose
De victoires illusoires
Dans un dialogue de bêtes
Entre fosses et stèles
Dans le silence du cimetière
Requiem
Te Deum
Peu importe
Au cirque du cynisme
Indolence Indifférence
Des gens marchent
Avancent s’embourbent
Sans savoir où on les mène
Et les morts reposent en paix
Dans le conte de l’oubli
Tableau: André Jacob
Requiem
Huile sur toile
24 X 30 (61 X 76 cms)
24 juin 2022
Pour la paix… le droit de vivre en paix
« La création est une incidence inachevée
Les racines d’un monde entremêlé
L’exode d’un besoin de vivre. »
Sioui, Jean. Au couchant de la terre promise. Montréal, Mémoire d’encrier (2021), p. 38.
La terre en partage
Pour la fête dite nationale
d’un pays rêvé
entre filles et fils
entre voisins
d’une seule terre
en partage
où cultiver
le respect et la justice
le droit de vivre en paix
Trésor transcendant
Précieux essentiel
Qui ne dit pas son nom
Plus fragile que l’abeille
Et la rose qui l’accueille
Tableau :
Titre : Je ne suis pas ce que l’on dit
Technique mixte : Aquarelle et collage
89 X 68,5 cms
21 juin 2022
Pour la paix… Rangez vos plans de guerre!
Rangez vos plans de guerre
Vous, dirigeant.e.s du pays
thuriféraires de la guerre
vendeurs de cauchemars
Avec vos voix enchanteresses
Vous hurlez avec les loups
Vous étalez vos milliards
Vos nouvelles listes d’armes
devant des journalistes complaisants
devant un peuple inconscient
devant des pacifistes incrédules
devant des vendeurs d’armes hilares
Cessez d’inventer des monstres ennemis!
Suspendez la vente de vos machines à tuer!
Fermez les banques de la guerre!
Pensez aux citoyens, pas aux généraux!
Arrêtez votre chasse insensée à l’ennemi!
Ne pliez plus les genoux devant l’OTAN!
Tendez l’oreille aux cris des éclopés et des mourants!
Écoutez la voix des peuples!
Allumez tous les réverbères de l’espoir!
Cherchez l’harmonie avec sagesse et bonne volonté!
N’imposez plus la guerre comme un zombie terroriste!
À la ferraille, vos montagnes d’armes!
Compostez cette sale guerre dans le terreau de la paix!
Négociez! Négociez! Négociez! Négociez! Négociez!
Vous croyez notre silence complice,
Ne vous méprenez pas!
Nous lisons vos jeux de coulisse,
Nous décousons les drapeaux de vos intérêts
Nous écrivons, chantons et peignons partout
Non! Non! Non! Non! Non! Non!
Nous remplaçons vos élucubrations par un seul mot
Paix! Paix! Paix! Paix ! Paix! Paix!
Symphonie en écho harmonique.
20 juin 2022
Pour la paix… méfions-nous de la confusion!
« Moi la musique qui marche au pas
Cela ne me regarde pas… »
Georges Brassens. La mauvaise réputation.
Méfions-nous de la confusion!
Sur l’encoignure du salon
L’urne de Mathieu
Une photo
Son képi
Une médaille
Un drapeau
Une note
Signée du président
Au recto
Mort pour la patrie, la liberté et la démocratie
Au verso
Signée de la mère et du père
On l’a convaincu que le pays allait sauver un peuple frère
Confondu avec un territoire à conquérir
On l’a envoyé mourir au nom du libéralisme économique
Confondu avec liberté
On l’a conscrit pour défendre les privilèges des riches
Confondus avec la démocratie
Maman et papa
Mieux vaut vivre et chanter pour la paix
En liberté
Pour la justice
Avec nos sœurs et nos frères
Bravoure et détermination!
17 juin 2021
Pour la paix… Le silence
Sur un grand chêne
Inconnu
Sage
Je grave la paix
Il la passera
Au suivant
10 juin 2022
Pour la paix… Arrêtons le temps de la guerre.
« Nous préférons la fleur au javelot
la gentiane nous sert de bouclier. »
Marie-Célie Agnant
Femmes des terres brûlées. Montréal, éditions Pleine lune (2016), p.61
CODA
Blitzkrieg
Coup d’État d’un jour
Invasion de cent jours
Guerre de Cent Ans
La durée n’importe guère
Le temps des hostilités
Vit toujours trop longtemps
N’aurait jamais dû paraître
Sur la portée d’une guerre
Trop tard
Les canons tonnent
Les fusils-mitrailleurs crépitent
Oeuvre au tempo de la guerre
Symphonie macabre
Entendue sur tous les fronts
Elle était est sera
CODA
La partition jouée
Les applaudissements apaisés
Les retombées évaluées
Les résultats comptabilisés
Vient le temps des bilans
Des défaites
Les victoires d’une guerre n’existent pas
CODA
Que reste-t-il?
Traces indélébiles
Haines inassouvies au fond des cœurs
Corps cicatrisés en marche lente
Signes de griffes sur les murs du désespoir
Faim
Climat
Handicaps
pauvreté
Sang séché sur les bancs d’une école
Traces d’urubus à tête rouge
Stèles funéraires au jardin de l’oubli
Listes infinies de dommages
Causes riches de préjudices
Pages noires de dévastations
Livres de sinistres comptables
Relevés des comptes
Colonnes de gains
Colonnes de pertes
Rien de plus rien de moins
Économie des faits
Économie des mots
Les cotes de la Bourse explosent
Les actionnaires jubilent
L’essentiel est sauf
Fermons les livres
Tournons la page
CODA
Passons au rituel
Contrition
La foule attend
Silence obligé devant les morts
Victimes collatérales
Connues et inconnues
Hommes femmes enfants
Le compte est bon
Parlons d’autres choses
CODA
Non!
Le métronome me rend fou
En vain, je cherche le sens du temps
Au large d’une mer étale
La paix
J’aperçois la guerre
Aux aguets
En veilleuse
Religieuse
Insolite
Fourbe
Perfide
Toujours
Partout
Pendant longtemps, j’attendrai ma place au concerto de la paix.
1er juin 2022
Pour la paix… signe d’amour.
La paix permet d’offrir des fleurs en signe d’amour à une personne vivante pendant qu’en signe de deuil, des fleurs flétrissent sur des croix blanches. Mémoire de guerre!
31 mai 2022
Pour la paix… échec à la guerre
Pour la paix… échec à la guerre.
La guerre, source volcanique de la mort, fait trembler et souffle la vie de l’esprit et du corps quand les plaques tectoniques d’intérêts économiques et politiques divergents s’entrechoquent dans les couloirs des châteaux.
La guerre, plaie purulente de l’humanité, envenime la vie des peuples et tue les rêves quand les boursicoteurs du monde jouent l’avenir sur une table de poker.
La guerre, pirate des solidarités, s’approprie le temps et l’espace depuis que les êtres humains se revêtent de la peau du loup et en adoptent les comportements.
La guerre, minotaure au caractère indomptable, devient souris dans un labyrinthe quand les artisans de la paix empêchent les fabricants d’armes de nourrir le monstre.
28 mai 2022
Pour la paix… devoir de mémoire
À la mémoire des enfants d’Uvalde
Des cliquetis d’armes
Les dieux de la guerre
veillent toujours
Crépitement de balles
Un instant de guerre s’écrit
dans le sang
Silence
Les enfants assassinés
ne chantent plus
Des épitaphes gravées
par les larmes
des enfants en pleurs
Sur les tombes sacrées
on lit un mantra
Paix et nonviolence
Un merle perché sur une stèle
trille le printemps
Espoir
Poème et tableau : André Jacob
Huile sur panneau de bois
26 mai 2022
Pour la paix… non au théâtre sans épilogue
« La guerre : elle démolit notre pièce de théâtre pour nous contraindre à jouer sans texte ou dialogues. »
Mahmoud Darwich
À nous…
Comme à l’opéra, les guerres se joueraient-elle sur fond de drames ou de conflits entre amour et haine, entre solidarités et trahisons… entre les grands princes de tous les temps, personnages de l’envers des décors de la paix.
Les décors grandioses avec châteaux créent l’espace et l’ambiance aux grands déploiements des gens d’armes et de manipulateurs d’or.
Les scènes de défilés de personnages affublés de costumes d’apparat laissent pantois quand ils font mine d’étaler des émotions fortes pour camoufler des intrigues et des intérêts, préludes aux conflits.
La trame des guerres se tissent sur les dogmes factices de promesses idylliques imposées dans le fracas des armes au nom de la recherche du bonheur, de la prospérité et de la liberté.
Les bâtisseurs de guerre ont-ils tellement de pouvoir qu’ils peuvent transformer la masse en moutons de Panurge sans imagination créatrice?
Et nous, sommes-nous envoûtés par l’harmonie des airs chantés ou des partitions militaires aux tonalités triomphalistes?
Et nous, ahuris devant le spectacle de la militarisation, sommes-nous condamnés au mutisme devant l’étalage d’oripeaux de bons sentiments voulus aussi forts que les cris de commandement des chefs de guerre?
Et nous, sommes-nous condamnés à avoir l’air ébahi par les dialogues de sourds sur le devant de la scène?
Et nous, saurons-nous préparer des répliques en mesure de déjouer les embûches des discours bellicistes?
Et nous, éternellement condamnés à attendre l’épilogue de la guerre, sans fiction, au théâtre de la vie, quelle fin pourrions-nous proposer?
À nous les pouvoirs de réduire au silence les pouvoirs maléfiques et fictifs cultivés par la domination, la haine, la ruse, les trahisons, l’exploitation, la répression et les destructions!
À nous de réinventer un monde en paix par la paix.
À nous de développer la culture de la paix.
La culture de la paix est notre cheval de Troie.
Place à l’audace!
To be or not to be
Le dormeur du Val et Le déserteur
Serge Reggiani : https://www.youtube.com/watch?v=RTl0pmB8_ow
23 mai 2022
Pour la paix… la mémoire de la guerre.
Jour des Patriotes : « Je me souviens »?
Le 23 mai, jour consacré à la mémoire de la révolte des Patriotes. Tout s’est déroulé en 1837 et 1838, donc loin dans le passé. Peut-on se souvenir? Qui peut se souvenir? De quoi se souvient-on? Et surtout pourquoi se souvenir?
Il était une fois… quelques politiciens, intellectuels, membres du bas clergé et des petits commerçants francophones qui entreprirent de protester contre le régime britannique. Paysans, bûcherons et ouvriers suivirent le mouvement et sortirent mousquets, fourches, haches, bâtons, lance-pierres et tout ce qui pouvait ressembler à une arme quelconque. Malgré la peur au ventre, la misère et la faim armaient de courage et de détermination ces va-nu-pied improvisés fantassins. Ces troufions mal attifés, inspirés par des chefs audacieux, espéraient pouvoir vaincre les soldats bien armés et bien nourris de l’Empire britannique, mais surtout, ils espéraient obtenir justice et droits égaux, liberté et égalité, respect et dignité pour eux et leur famille en se consacrant à combattre pour obtenir la reconnaissance d’un gouvernement à leur ressemblance et plus compréhensif de leurs intérêts.
Il y a bien eu les 92 résolutions. Une liste complète de mesures proposées par les élites du mouvement des Patriotes afin de bien circonscrire les revendications populaires, dont l’autonomie gouvernementale par l’adoption d’un gouvernement responsable du Bas-Canada afin de mettre fin au pouvoir absolu des gouverneurs imposés par la Couronne britannique.
Durham, un envoyé spécial de la Couronne britannique, a rapporté la réponse conçue à Londres; elle fut claire et ferme. La requête fut refusée, probablement même ridiculisée. Dans sa réponse, le porte-parole britannique résumait tout en peu de mots : il valait mieux assimiler ces francophones, sujets irrespectueux et insoumis à sa Majesté que de leur accorder un droit quelconque.
La réponse anglaise fut ferme, tranchante et surtout militaire. La couronne ne négocie pas avec ses sujets, dit le dicton. Démocratie et respect du peuple ne faisaient pas partie des valeurs de l’Empire.
Le régime anglais a vite joué dur en faisant appel aux régiments britanniques avec l’appui de notables francophones et de la hiérarchie catholique qui ont choisi de trahir le peuple en vertu de leurs intérêts financiers, moraux et idéologiques immédiats. La répression s’est vite installée à demeure. Dans la région de Terrebonne, le seigneur Joseph Masson, un riche commerçant, et le seigneur John Pangman, propriétaire du manoir de Mascouche ont fait appel à l’armée et se sont eux-mêmes procuré des armes pour défendre leur fief contre les « rebelles » et le peuple. Pourtant, jusqu’à nos jours, ces personnages ont toujours droit à une sorte de vénération dans la région. La mémoire de l’élite est mieux soignée que celle des pauvres bougres qui ont subi les foudres d’actions armées inégales, cruelles et funestes, comme toutes les guerres.
À l’époque, le général Colborne et son régiment rouge semaient la terreur, envahissaient, assiégeaient et brûlaient fermes et villages sur la rive nord de la rivière des Mille-Îles de Terrebonne à Saint-Eustache et sur la rive sud (la Montérégie d’aujourd’hui). Mais les Loyalistes veillaient au grain. Dans une biographie du seigneur Joseph Masson écrite par Henri Masson, on relate sa collaboration avec les Anglais : « Le 7 novembre 1838, Joseph Masson, accompagné de quelques Loyalistes négocie la reddition des patriotes (Masson, Henri (1972). Joseph Masson, dernier seigneur de Terrebonne (1801 – 1847). Montréal, édité par l’auteur, p. 222). Les patriotes affaiblis, « dès le début de 1839, les «Royals » reçoivent l’ordre de se rendre à Terrebonne et dans les paroisses au nord de ce village pour y effectuer certaines arrestations et confisquer les armes des habitants. (…) Le colonel Wetherall entre dans le village à la tête de ses troupes le 4 janvier et exécute les ordres des quartiers-généraux. Le lendemain, huit prisonniers, Bouc est du nombre, sont escortés à Montréal… » (p. 223)
Les armes ont donc fini par se taire. Les soldats de l’Empire ont célébré la victoire et sont retournés à leur caserne.
Comme dans les conflits armés d’aujourd’hui, les pauvres subissaient les violences, la répression, les destructions et devaient soigner leurs blessures physiques et psychologiques avec peu de ressources et pleurer leurs morts, toujours dans la misère, la solitude et le silence Les blessures de tous ordres restent inscrites dans la mémoire collective, même si elle paraît souvent confuse.
Le souvenir des personnages historiques connus (François-Marie-Thomas Chevalier de Lorimier, Louis-Joseph Papineau, Jean-Olivier Chénier, Robert Nelson, Cyrille Côté et plusieurs autres) reste vivant, mais des milliers de victimes de la révolte sont toujours inconnues. Officiellement, l’histoire garde le souvenir de 327 morts, 58 patriotes envoyés en exil en Australie et 12 condamnés à mort et pendus.
On se souvient parce que des gens ont sacrifié leur vie pour leur idéal, la recherche de la démocratie et de la paix.
On se souvient aussi parce que l’on réalise qu’une guerre, peu importe son nom, laisse de douloureuses cicatrices ineffaçables par le temps. L’histoire a la mémoire longue et souvent les conflits persistent sous diverses formes après le silence des canons, ce malgré les stèles du souvenir érigées en permanence à la mémoire des victimes d’un conflit.
Mahmoud Darwich, poète palestinien qui a bien connu ce que signifie l’occupation et la répression armée, l’a bien dit : « Je ne sais pas qui a vendu le pays, mais je sais qui a payé le prix. »
21 mai 2022
Pour la paix… dénouer le mystère des grands
« La guerre s’arrêtera et les dirigeants se salueront laissant cette vieille dame dans l’attente de son fils martyr, cette jeune femme dans l’attente de son bien-aimé mari et ces enfants dans l’attente de leur héros de papa.
Je ne sais pas qui a vendu le pays, mais je sais qui a payé le prix. »
Mahmoud Darwish
Je ne sais pas
La guerre des mystères
des questions sans réponses
celles de la terreur
Anonyme
Hypocrite
Insensée
Dans son lit
l’enfant traverse son cauchemar
Seul
En forêt la nuit
Arbres ombres craquements hululements
Tout devient frayeur
malgré un rayon de lune
Il reste apeuré
muet
devant la solitude
face au désespoir
MAMAN! MAMAN!
La lampe s’allume
Papa!
Où est maman?
Te rappelles-tu le grand bruit et le grand feu?
Ils ont emporté ta maman
Je ne sais pas où
Mais qui me l’a volée?
Je ne sais pas
Je ne sais pas
20 mai 2022
Pour la paix… la guerre des idées
« La guerre, c’est la guerre des hommes. La paix, c’est la guerre des idées. »
Victor Hugo
Des idées et des mots
Sur la place, un général parle de paix.
Devinez son idée de la guerre!
Des idées oxydées
Fondues
Transformées
Dans des creusets brûlants
En sortent des formes bistournées
Mensonge
Trahison
Manipulation
Cynisme
Tyrannie
Pouvoir
Intérêts
Guerres
Il faut créer des moules nouveaux pour forger des socles d’espoir
Vérité
Authenticité
Loyauté
Liberté
Solidarité
Neutralité
Paix
Au nom de ce seul mot
Que de mots de sérendipité tordus, oubliés ou embrouillés!
Que d’idées d’avenir trahies, ruinées ou abandonnées!
Que de dilemmes et de contradictions étalés au grand jour!
Quel airain sonore et retentissant!
Disséquons les idées au-delà du vocabulaire!
19 mai 2022
Pour la paix… l’attente
« L’œil blanc, la main posée sur le col de pierre
Un monde à l’hébétude, une attente vaine
Van Schendel, Michel. Bitumes, Montréal, Hexagone (1998), p. 93.
Les médailles
Les médailles du soldat vivant
Souhait
Au prix du sang
Honneur
Fierté
En attente
Les médailles du soldat tué
Reliques
Au prix du sang
Ordre
Reconnaissance
À la mémoire de…
Des héros attendent la gloire
Dans leurs rêves de victoire
Oubliés dans les dépositoires
Soldats inconnus – mémoire de guerre
18 mai 2022
Pour la paix… Nonviolence pour les enfants du monde de l’avenir
« La nonviolence ne garantit aucunement le succès (pas plus que la violence, d’ailleurs). Mais elle crée indiscutablement des conditions beaucoup plus favorables au succès que l’usage de la violence ou la menace de celle-ci… » Boisvert, Dominique. Nonviolence, une arme urgente et efficace. Montréal, Écosociété, p.46).
Je suis
Je viens de naître
Vagissement
Cri d’espoir
Salut la vie!
La planète entière se réjouit
Quelle ressemblance!
Quelle merveille!
Quel message!
L’écho reprend
Je suis…
Je suis de votre chair
Je suis de toutes les couleurs
Je suis de toutes les langues
Je suis de tous les rêves
Je suis d’amour
Je suis de paix
Je suis votre avenir
sans limites
sans frontières
sans défense
Les enfants de la terre
17 mai 2022
Pour la paix… la dissuasion est un non-sens
La dissuasion, « c’est l’application méthodique du cercle vicieux : pour éviter d’être attaqué, je dois me préparer à attaquer le premier; pour éviter d’être vaincu, je dois m’assurer d’être vainqueur (donc plus armé, plus nombreux, plus prêt, etc.); pour garantir la paix, je dois préparer la guerre. Et chaque incident justifie cette « logique », comme chaque attaque justifie les représailles… »
Boisvert, Dominique. Nonviolence, une arme urgente et efficace. Montréal, Écosociété, p.46).
Jeux d’enfant
Au petit matin
sur le chemin de l’école
Mes biceps sont plus gros que les tiens
mais j’ai les bras plus longs que les tiens
Mes poings sont plus gros que les tiens
mais moi je frappe plus vite que toi
Je cours plus vite que toi
mais je cours plus longtemps
Mon lance-pierre est plus grand que le tien
mais le mien lance de plus gros cailloux
Mon épée est plus longue que la tienne
mais la mienne est plus solide
Mon vélo est plus haut que le tien
mais le mien a de plus gros pneus
Sur le chemin du retour
Si tu m’attaques, je peux te battre
mais je vais me défendre
Tu ne pourras jamais gagner
Toi non plus
Mes amis vont m’aider
J’ai plus d’amis que toi
Le soir venu
Ils s’endorment en rêvant de victoires à venir
16 mai 2022
Pour la paix… la mémoire de l’enfant
« Elle avait connu la guerre. Dix ans. Elle répétait toujours « dix ans » en forme d’incantation, balançant doucement son corps comme bercée par une mélodie. Son corps était une prière qui chante tout bas… »
Madeleine Gagnon. Les femmes et la guerre. Montréal, VLB édieur (2000), p. 18.
L’enfant qui gazouillait
La mère prépare un bouquet de roses
L’enfant joue
Il découvre une abeille
suit son butinage
de fleur en fleur
s’amuse de cette danse
cherche à la toucher
Elle fuit sans cesse
Sauve sa vie
Innocence programmée
dans un jardin paisible
L’enfant gazouille
Sa nouvelle amie travaille
Harmonie
L’enfant s’arrête
Écoute
Sifflement
Hurlement d’une femme
Silence
Le sol a pris la couleur des roses
Il était une fois à Dunkerque, Stalingrad, Londres, Paris, Berlin, Saïgon, Alger, Santiago, Kaboul, Bagdad, Sanaa, Alep, Jérusalem Est, Ramallah, Kharkiv…
12 mai 2022
Pour la paix… le partage
« Le rêve de l’enfant, c’est la paix.
Le rêve de la mère, c’est la paix.
Les paroles de l’amour sous les arbres,
C’est la paix.
Yannis Ritsos. Paix. Revue Europe, No 652-653.
« Pour Yannis Ritsos, l’une des grandes figures de la littérature grecque, la poésie a toujours été une façon de dire non à l’oppression et à la barbarie. La paix qu’il célébrera toute sa vie, lui apparaît comme le plus bel horizon de la nature. » Doucey, Bruno. Guerre à la guerre. Éditions Bruno Doucey, p. 104.
C’est la paix
Mon chapeau en berne
Les yeux rivés sur l’horizon
Le cœur en chamaille
Avec larmes d’orage
Tout s’embrouille
Dans des cauchemars évidés
De sens
De promesses
Mais je crois rêver
Au large d’un champ
Au bout du vent
Un arc-en-ciel se lève
Une scène s’anime
Mouvement du temps
Avec chants et gazouillis
Une colonne se dessine
Aux couleurs des enfants
Au courage des mères
Portant drapeaux blancs
Cherchant refuge
Un serpentin s’étire
Au-delà du temps
Au-delà des frontières
Loin de la misère
Loin de la guerre
Je me lève
Je prends un enfant dans mes bras
Je marche avec eux et elles
Les mères en tête
Nous avançons ensemble
C’est la paix
10 mai 2022
Pour la paix… la résistance.
« Il faut commencer par dire « non à la guerre » si nous voulons que d’homme en homme, de proche en proche, de pays à pays, une longue chaîne pacifique se crée… »
Doucey, Bruno. Guerre à la guerre. Saint-Martin d’Hères, Éditions Bruno-Doucey (2014), p. 118.
J’ouvre le journal du jour, en page frontispice, je lis: « Des artistes engagés dans les conflits… »
Je reste perplexe.
Pourquoi ne pas écrire « Des artistes engagés pour la paix ? »
Les artistes peuvent prêter leurs voix aux victimes de la guerre sans nécessairement promouvoir la culture de la paix…
Je doute.
Je résiste.
Je continue à réclamer la paix comme alternative à la poursuite de la guerre.
9 mai 2022
Pour la paix… pour le droit de vivre en paix
Avec raison, la Russie célèbre la victoire sur le nazisme le 9 mai 1945, mais le commandant en chef ne peut se glorifier de la victoire de sa guerre ignoble actuelle en Ukraine.
Que vaut la couronne d’or de la victoire d’un chef?
Si sa brillance est ternie par les larmes des mères
Si sa couleur est tachée du sang d’un peuple
Si un peuple se noie dans ses larmes
Pas plus qu’un pschent sous une pyramide
Moins qu’une médaille sur un soldat mort
Rien
Grain de sel
Seule la paix donne droit au diadème serti de jade et de pierres d’amour
Chanson de Victor Jara, héros de la paix et de la démocratie au Chili, El derecho de vivir en paz (Le droit de vivre en paix), mutatis mutandis, chanson toujours d’actualité dans le contexte de la guerre en Ukraine.
En français
8 mai 2022
Pour la paix… pour l’amour
Aux mamans du monde
La fête des mères, heureux prétexte pour leur parler d’amour.
Jour après jour, elles marchent pour faire grandir la vie et la protéger avec amour, tendresse et générosité, sans jamais oublier l’enfant, petit ou grand, à côté d’elles.
Leur pouvoir de résister à la misère et à la guerre, de créer et recréer la paix au quotidien leur donne droit à toutes les médailles d’honneur et de bravoure.
Mamans, que cette journée soit joyeuse et riche d’actions de grâce!
Que
Interprétation : Diane Dufresne
7 mai 2022
Pour la paix… la résilience face aux maux des guerres
« Je combats mon esprit
Et toutes les ombres aussi
Je reviens pour la vie, loin de la mort »
Paule Tremblay, artiste pour la paix
Face à la vie
L’enfant
C’est toi
C’est moi
Autrefois maintenant
Face aux actes destructeurs
des passions enracinées
au creux des vagues
de la peur
de l’indifférence
du désarroi
de l’abandon
Seul.e
Devant les tirs de la violence
Sur la « nef des fous* » à la dérive
dans les secousses des flots
les regards enchaînés aux récifs
des violences
du passé
au présent
Suivre une voie
sans fuir
la conquête de soi
avec la vitalité d’un printemps
Cueillir la force dans la faiblesse
de notre enfance
libérée de nos regards usés
sur les plaies du monde
guerres à finir
jamais finies
Choisir la lumière en soi
au-dessus de la fumée noire
pour cultiver l’espoir
Choisir le respect de soi
pour conquérir le cœur
Choisir l’amour
de soi
de la vie
du monde
pour effacer les maux
Choisir la paix
pour bâtir l’avenir
- Œuvre de Jérôme Bosch (1450 – 1516)
Paule Tremblay. Album « Turbulence, Le général » (2019).
6 mai 2022
Pour la paix… la beauté
« Ainsi passe un vent de beauté
comme un cheval de lumière
dans ce ton de caverne douloureuse
cette illumination de chair abîmée »
Miron, Gaston. Poèmes épars. Montréal, L’Hexagone (2003), p.65.
Ruines de laideur
Reflets d’ombres
Cavernes ténébreuses
Caches de chair
Traces de guerre
Rappel de Guernica
Créons un nouveau cheval de Troie!
Irradions les antres des monstres
d’idées atomiques!
Recréons la beauté la beauté du monde!
La planète en paix l’exige.
L’hymne à la beauté du monde (texte Luc Plamondon)
Interprétation; Diane Dufresne
5 mai 2022
Pour la paix… la solidarité.
« J’avance quelques mots…
quelqu’un les répète comme son propre écho »
Miron, Gaston. Courtepointes. Ottawa, Éditions de l’Université d’Ottawa (1975), p. 51.
Ô mes ami.e.s
Cherchant vos mains
Je vous écris à hauteur de rêves
libéré des banquises de cauchemars
d’îlots d’horreurs à la dérive
Poètes
illustres ou inconnu.e.s
casseurs de monuments
bétonnés conformes
Larguez vos créations!
Le monde a soif de mots de paix
4 mai 2022
Pour la paix… la quête
« Il n’existe aucun chemin; la quête que nous poursuivons repose en chaque chose approchée en chaque instant qui délivre ses clartés.»
Hélène Dorion. D’argile et de souffle. Montréal, Typo (2002), p.217.
Être pèlerin.e
Sans bâton
À tâtons
Cheminer
Au pas de l’instant
Avec la clarté
de l’espoir
Poursuivre la quête
De soi
Du monde
Jusqu’au soir
De la paix retrouvée
3 mai 2022
Pour la paix… le silence?
Message de soutien de mon ami André-Guy Robert.
« Quand j’ai écouté cette musique, j’ai tout de suite pensé à toi. C’est une musique qui ressemble à notre cause, la paix : https://youtu.be/Hm2_XI4GI84
Pur hasard, Valentyn Sylvestrov est Ukrainien. Il est né à Kyiv. Raison de plus pour écouter une contribution aussi douce en pleine guerre : le contraste avec le fracas du champ de bataille me paraît méritant, voire militant.»
Les semeurs des temps anciens semaient à la volée en lançant des poignées de blé, d’avoine ou d’orge au-dessus d’un champ hersé redevenu vierge, prêt à accueillir la semence. Les oiseaux pouvaient en cueillir une partie, mais tous les bons grains touchaient le sol et commençaient aussitôt leur transformation pour générer de nouvelles pousses pour la récolte à venir. En raison des intempéries, les semeurs doutaient et craignaient de perdre leur récolte avant même la fin de la saison, mais ils tenaient bon et répétaient les mêmes gestes, saison après saison.
Ainsi, devant les vents contraires et l’ivraie, le doute peut assaillir les semeurs de paix, décourager et créer l’impression de semer pour rien. Il est plus facile de baisser les bras et de se retirer à l’ombre en se disant, pour se consoler que les thuriféraires de la guerre ont peut-être raison… parce qu’ils ont toujours le ton triomphant.
Semeurs de paix, le doute funeste va-t-il nous réduire au silence et étouffer notre voix?
Devrions-nous ranger notre plume? Fermer tout microphone? Quitter toutes les scènes? Laisser sécher nos pinceaux?
Non.
Le devoir de paix nous commande de soutenir des voix fortes contre le maelström de la propagande de guerre et des discours bellicistes.
2 mai 2022
Pour la paix… comme un cri.
« Voyant la place du gouvernement politique saisie par des hommes incapables, s’en sont reculés; et celui qui demanda à Cratès jusqu’à quand il faudrait philosopher en reçut cette réponse : « jusqu’à tant que ce ne soient plus des âniers qui conduisent nos armées… » Montaigne
Les essais. Paris, Arléa (2002), p. 109.
La parole vaut un cri
Sans voix éberlués
Devant le trop-plein de braiments
Des rois cravatés des ondes
À l’air chevaleresque
Avec masques vernis
et cris de ralliement
Défient
s’égosillent
hurlent
Sus à l’ennemi!
Aux armes!
Au carnage!
À la victoire!
À la mort!
Le gant est lancé
Nous le relevons
Avec fierté
Devant témoins
Les mains nues
Nous passons la parole
Pour la vie
Pour la paix
1er mai 2022
Pour la paix… Hymne au printemps, Félix Leclerc
« Les bourgeons sortent de la mort
Papillons ont des manteaux d’or
Près du ruisseau sont alignées les fées
Et les crapauds chantent la liberté. »
Le printemps invite la vie dans son jardin
Fête au village
Chants et danses
Rigaudons et farandoles
Fête à la ville
dans la rue
Travailleurs endimanchés
Clameurs et revendications
Souvenirs de grèves
Au travail demain
Comme hier
Airs d’humanité
Il fait paix aujourd’hui
30 avril 2022
Pour la paix… questions de sens
Pourquoi cette pluie?
Chanson mélancolique de Idir, chanteur algérien très connu, de son vrai nom Hamid Cheriet. Le texte fut créé dans l’amitié entre lui, l’Algérien, et son ami juif, Jacques Goldman. Oeuvre en hommage à la femme, à la patrie et à l’humanité.
Interprétation : Tanina Idir
Marche pénible sous la giboulée
perdu dans le brouillard
démuni dépenaillé
cherchant auscultant
le sens du non-sens
de la guerre
de la déraison
Une seule question en tête
Insensée
Pourquoi la pluie?
Le sentier est long
sinueux rocailleux
sans indication
sans issue
sans réponse
Je chemine dans la noirceur
Une seule question en tête
déroutante
Pourquoi la pluie?
J’ai froid à mon pays
figé par la voix caverneuse des chefs
déraisonnable
désorientée
envoûtée
par les sirènes
du pouvoir
des armes
Une seule question en tête
lancinante
Pourquoi la guerre?
Pourquoi pas la paix?
29 avril 2022
Pour la paix… l’avenir
« Tu as tracé un sentier
Pour que les enfants
Suivent tes traces. »
Joséphine Bacon, Bâtons à message, p. 24
Dans un jardin infini
Au printemps perpétuel
Chaque jour
À travers les orties
Dans les sols fertiles
Malgré les intempéries
Malgré aquilon
Malgré les pierres
Semons la paix
En paroles
En gestes
La récolte viendra
En son temps
28 avril 2022
Pour la paix… la persévérance
«Ils marchent
sans courbure,
attentifs
aux sons de la neige
sous la raquette
Des bâtons
à message
les attendent
au milieu du lac gelé. »
Joséphine Bacon, Bâtons à message, p. 16
Faut-il désespérer?
Que faire?
Au-delà de la folie
du tumulte
de la pensée unique
de l’oubli
Il nous faut rester attentifs
aux sentences
cachées sous la froideur
des discours guerriers
Mais où se terre le message de la paix?
Même le mot semble ignoré
effacé du vocabulaire.
Le tintamarre des armes
seule voix seule voie
I have a dream
Il faut un printemps
d’éclaircies
de trêves
d’apaisements
d’harmonies
de paix
Qui se fera prophète de la paix?
Qui portera le bâton à message?
Qui découvrira la voix sous la neige?
Nous
Nous sommes la paix
Notre voix porte loin
au-delà des lacs gelés
pour réveiller
les fantômes de la belligérance
Tableau :
André Jacob
Ukraine 2022
Aquarelle sur papier St-Gilles
10 X 8,5 (25,5 X 21,5 cms)
27 avril 2022
Pour la paix… entendre plus que les mensonges
« Silence
J’entends des paroles
Silence
Les mensonges tonnent
dans ma tête
Silence
Tu m’as tout dit. »
Joséphine Bacon, Bâtons à message, p. 56
Silence
Recueillement sous l’ombre du vol de l’aigle
Américain altier à tête blanche royale
À l’oeil foudroyant sur le monde inquiet
Ses vraies paroles s’entendent en coulisse
Dehors tonnent ses mensonges guerriers
Ses mots résonnent comme des fatalités
Ses sentences cachent sa soif de mort
Pour se conjurer et abattre
Sa proie visée depuis toujours
Silence
Devant le monument des horreurs passées et à venir
Tableau :
André Jacob
Le drame ukrainien (2022)
Technique mixte (huile, acrylique et collage)
(24 X 48) (61 X 122 cms)
26 avril 2022 (poème de type haïsha)
Pour la paix… le regard de l’enfant
J’ai peur des tremblements du monde
Je me terre
Dans les bras de minashkuat
Comme au temps
De mon innocence
Natasha Kanapé-Fontaine. N’entre pas dans mon âme avec tes chaussures.
Blindés à l’horizon
vers le point de fuite
sans retour
L’horreur s’estompe
crépuscule
25 avril 2022 (poème de type haïku)
Pour la paix… une lueur
Dois-je demander comment finira ce monde,
ou comment a débuté cet enfer?
Ali Ahmed Saïd Esber, poète syrien
Cerisiers en fleurs
les ruines s’illuminent
les enfants dansent
24 avril 2022
Pour la paix… non à la course au néant
« Devant les peuples de la terre
Qui s’en porteront garants
Déclarons la paix sur terre,
Unilatéralement. »
Extrait de la chanson de Jean Ferrat, La paix sur terre.
Pour la paix…
Présidents et commandants se font absents
Et nous, conjuguons la paix au présent
Main dans la main, transformons-nous en géants
Dialoguons sur la course au néant
Négocions la fin d’un monde en otage
À nos enfants, offrons la terre en partage
23 avril 2022
Pour la paix… la liberté
Houriah houriah
Liberté liberté
Ils ont manifesté en criant la liberté
Torse nu et des roses dans les mains
Oui c’est un chant qui fait trembler
Le cœur solide de la peur
Et fait tomber le masque du corbeau
Maram al-Masri, poète syrien
La paix
Hampe florale
Féconde et vivante
Aérienne et discrète
Fragile et vivace
Porteuse de créations
du cœur et de l’esprit
de jardins sauvages
d’harmonies
de libertés
Photo : André Jacob
22 avril 2022
Pour la paix… la vérité.
On soutient la mort en Ukraine
En annonçant plus de haine
Avec le langage des armes
Créant des torrents de larmes
Au nom de la démocratie
En abusant sans soucis
De la vérité maquillée
De faux mots bien habillée
De propagande étouffé
De discours trompeurs soufflé
Mon cerveau divague sans voix
Prisonnier du désarroi
Une ombre de révolte au cœur
La mort dans l’âme sans rancœur
Le poing levé avec un cri
Je hurle je ne suis qu’un cri
21 avril 2021
Pour la paix… la bienveillance.
« Prière aux vivants pour leur pardonner d’être vivants (extrait).
Je vous en supplie
Faites quelque chose
Apprenez un pas
Une danse
Quelque chose qui vous justifie
Qui vous donne le droit
D’être habillés de votre peau de votre poil
Apprenez à marcher et à rire
Parce que ce serait trop bête
À la fin
Que tant soient morts
Et que vous viviez
Sans rien faire de votre vie. »
Charlotte Delbo* in Guerre à la guerre, Éditions Bruno Doucey, p. 75.
Dans une forêt, un arbre entre mille est marqué de rouge, il devient un condamné.
Dans la société, une personne différente, pointée du doigt ou épinglée d’un signe devient une condamnée soumise aux tirs d’armes de destruction massive : violence, malveillance, antipathie, intimidation, irrespect et intolérance.
Dans une guerre, des citoyennes et des citoyennes sans défense deviennent des condamnés anonymes, victimes collatérales, sans bienveillance, sans plus de valeur que celle accordée au crapaud.
*Charlotte Delbo (1913 – 1985). Note de l’éditeur : « Le 24 janvier 1943, un convoi part de Compiègne pour Auschwitz. 230 femmes s’y trouvent, parmi lesquelles Charlotte Delbo. « Aucun de nous ne reviendra, » écrit-elle. La jeune résistante reviendra pourtant de l’enfer des camps. Les textes qu’elle écrira par la suite sont une invitation à vivre pleinement, sans jamais se départir de sa vigilance. »
20 avril 2022
Pour la paix… contre la violation d’un mot
« Jadis, personne ne me remarquait dans la rue, maintenant les enfants se moquent de mon étoile jaune.
Heureux crapaud! Tu n’as pas d’étoile jaune. »
Max Jacob* (Amour du prochain) in Guerre à la guerre, Éditions Bruno Doucay, p. 54.
Génocide.
Arméniens, Juifs, Tsiganes et Tutsis
Mot cicatrice
Mot réservé
Mot sacré
Mot mémoire
Mot mur
Mot stèle
Mot déshonoré
Intérêts avant tout
Mot violé
Ignorance sans complexe
Mot utilitaire
Propagande du jour
*Note de l’éditeur : Max Jacob (1876 – 1944). « En février 1944, la Gestapo vient l’arrêter. il est incarcéré au camp de Drancy jusqu’au 5 mars, date de sa mort. Qu’a-t-il fait pour mériter cela? Rien. Il avait tout simplement des origines juives. »
19 avril 2022
Pour la paix… la colère.
« Colère devant la terre entière
la terre qui est le pain
qui est la joie
la maison et la mort »
Anna Gréki*. Enfance in Guerre à la guerre, Éditions Bruno Doucay, p. 55
Quand la paix souffre des maux de la guerre
Injustice
Violence
Attentat
Bêtise
La paix souffle un nuage orageux
Indignation
Colère
Résistance
Non-violence
Une femme de paix lève la main
Fait barrage
Écrit
Parle
*Anne Gréki (1931 – 1966), née à Aurès, en Algérie. Note de l’éditeur : « Militante profondément engagée en faveur de l’indépendance de son pays. En 1957, elle est arrêtée puis incarcérée dans la terrible prison Barberousse d’Alger, avant d’être expulsée d’Algérie. Une vie de femme insurgée contre l’injustice. »
Tableau:
La main de la femme
Acrylique sur papier Arche
18 avril 2022
Pour la paix… l’espoir.
“Ils marchent, marchent les réacteurs atomiques
et passent au soleil levant les lunes artificielles,
et à l’aurore, où est l’espoir?
L’espoir, l’espoir, l’espoir.
L’espoir est en l’homme. »
Nâzim Hikmet in Anthologie poétique, p. 234
Où est l’espoir?
Avec les images d’Hiroshima
Le néant
Quand les armes crachent le feu
La mort
Devant l’apocalypse annoncée
Le désarroi
À genoux face aux guerres
Désespoir
Au recto
Portrait sombre
Au verso
La vie
Nos bras
Unis
Arbres chargés de fruits
Nos hosannas
Harmonisés
Clameurs d’espoir
Espoir
Scénario
Au fond de soi
Espoir
Cri
Souffle de vie
Espoir
Abri
Contre l’apathie
Espoir
Geste
Contre le fatalisme
Espoir
Dialogue
Au théâtre de l’avenir
Espoir
Pas
Vers la justice
Espoir
Signature
Contre la guerre
ESPOIR
VOTE
POUR LA PAIX
17 avril 2022
Pour la paix…
« Néanmoins l’espoir
Persiste à surmonter
Chacune des syllabes trop sombres
Qui parviennent à se former en moi. »
Fernand Ouellette, Avancées vers l’invisible.
La paix, même prisonnière dans l’ombre d’un cachot, renaît toujours, mystérieuse, papillon fragile capable d’éclater son cocon pour vivre à la lumière.
La paix vit de l’espoir, dans l’attente silencieuse d’une joyeuse renaissance.
Au revoir Odessa (chanson juive)
16 avril 2022
Pour la paix (haïsha japonais)
Un vieil érable
Мир (paix) inscrit au canif
dénonce
subversion
dans la forêt
La peur de la forêt
15 avril 2022
Pour la paix, inspiré de Pablo Neruda
« Venez voir le sang dans les rues,
Venez voir
Le sang dans les rues!»
Pablo Neruda, J’explique certaines choses.
Ce vendredi est…
Jour de commémoration dans la chrétienté occidentale
Rappel de l’exécution d’un dénommé Jésus
Scène 1 :
Sans grande notoriété pendant sa jeunesse, il vit comme un quidam.
Adulte il se fait prêcheur
Passeur de la Parole
Inventeur de changements
Et de formules de paix
L’amour contre la haine
La nonviolence contre l’inhumanité
La paix contre la guerre
Le partage contre la pauvreté
La bienveillance contre l’égoïsme
La justice contre l’exploitation
La vérité contre le mensonge
Son propos lui vaut une condamnation.
Scène 2 :
Hier, comme aujourd’hui, la vérité choque.
La parole de paix étonne, détonne, provoque.
On la juge subversive, rebelle, insidieuse, séditieuse, subversive, contestataire, révolutionnaire, sectaire, socialiste, communiste, woke, traître…
On ne veut pas l’entendre.
On refuse de la publier.
On la déclare contraire à la pensée des dieux, ceux des intérêts économiques, ceux des faiseurs de guerre, ceux du commerce des armes, ceux de la croyance en la dissuasion nucléaire comme antidote à la peur et ceux des lois du marché.
Le conformisme aux lois des dieux règne.
La vérité incarnée devient persona non grata.
Les Ponce Pilate se récusent.
L’opinion publique juge, réclame un châtiment.
Les jugements sans appel et les stéréotypes de mauvaise foi font loi.
Trop d’intérêts en jeu.
Les puissants, drapés de leurs privilèges,
S’agitent, font campagne,
Les sondages dévoilent tout :
La majorité croit à l’ordre de la guerre.
L’économique et le politique
S’allient pour la domination,
Le pouvoir, le contrôle.
Le peuple crédule suit.
Interdit d’être contre la guerre…
Toute parole de paix doit rester dans l’ombre.
L’ordre est maintenu.
L’avenir est assuré.
La guerre bat son plein.
On condamne la Parole pour outrage au consensus béat.
La cause est entendue d’avance.
Les mots de paix doivent disparaître.
Il faut interdire et crucifier tout porteur et toute porteuse de mots de paix sur le mont de la bêtise.
Aujourd’hui comme hier, la foule, implacable, cherche des coupables à ses contradictions, garde le silence sur les injustices, se réfugie dans l’ignorance de la justice, drapée de la cape de l’indifférence.
Si le message heurte son immobilisme, elle peut hurler librement : Qu’Il meure! Qu’Elle meure!
Quelqu’un a-t-il oublié qu’un messager sans-culotte attifé d’un bonnet élimé, accompagné d’un âne ou d’un chien et portant une pancarte, pourrait révéler un message d’amour et de paix?
On attend la réponse… Silence.
La foule tourne le regard ailleurs… tout est tellement beau et vrai à la télé.
14 avril 2022
Pour la paix, inspiré de Louis Aragon
« C’est la paix qui force le crime
À s’agenouiller dans l’aveu
Et qui crie avec les victimes
Cessez le feu. »
La paix ne condamne pas
Elle demande tout
Le respect
La dignité
Elle est un cri
Elle clame
Oubliez les haines!
Détournez la force!
Cessez le feu!
Arrêtez la guerre!
Prônez la nonviolence!
Bâtissez la bienveillance!
Tissez l’égalité!
Négociez la paix!
13 avril 2022
Pour la paix, inspiré de Louis Aragon
« Elle vacille elle est peu sûre
Comme un pied de convalescent
Encore écoutant sa blessure
Son sang récent.
Louis Aragon, Le chant de la paix.
Disons-le! Répétons-le!
La paix paraît un phare au reflet vacillant, loin de rives paisibles.
Là où on la déclare moribonde, abasourdie par les explosions, étouffée dans le sang, blessée au cœur, elle se manifeste dans les ténèbres.
Elle ne meurt jamais.
Elle vit sa convalescence, loin des stèles funéraires, appuyée sur la conscience de gens qui la veillent.
Elle refait ses forces dans le recueillement, semant des mots d’avenir, pour renaître, toujours, hirondelle aussi fragile qu’agile.
Tableau:
André Jacob
Le vol de l’hirondelle (2022)
Aquarelle sur papier St-Gilles
12 avril 2022
Pour la paix, inspiré de Louis Aragon
« Rien qu’un souffle parmi les feuilles
Une simple hésitation
Un rayon qui passe le seuil
Des passions. »
Louis Aragon, Le chant de la paix.
Le souffle de la paix.
Le souffle surgit de sources mystérieuses
Brise océane mariée à une brise de terre
Union des bras de toutes les mères
Regards d’enfants à la force précieuse
Pleurs d’hommes sur les horreurs d’une guerre
Paroles de raisons pour la paix
Mains tendues demandant respect
Et solidarité plénière
Le souffle et l’eau disent la vie
Font naître toutes les palpitations
Battre la mesure de notre survie
Dans l’Éden de l’inspiration
Et nous sommes là debout à danser
Composer harmoniser jouer
Peindre Sculpter dessiner filmer
Réinventer proclamer
Et nous chantons l’air de temps heureux
Comme un chœur harmonieux
Dans une symphonie de la paix
Dans un seul mouvement la paix
11 avril 2022
Pour la paix, inspiré de Louis Aragon
« Je dis la paix pâle et soudaine
Comme un bonheur longtemps rêvé
Comme un bonheur qu’on croit à peine
Avoir trouvé. »
J’entends les cauchemars dans le silence des nuits blanches
Je vois l’amertume dans les regards des mères apeurées
Je goûte le sel amer des larmes des enfants sans jeux
Je touche le cœur blessé par les armes de la haine
Je sens l’odeur des chars qui brûlent
Je me réjouis de l’accalmie des cris d’effroi
Je marche dans les pas des rescapés
Je marche je marche je marche
En quête de la paix vibrante et chaude
Oasis des sources de jours meilleurs
Je la cherche dans la cité
Dans sa fragilité
10 avril 2022
Pour la paix, inspiré de Louis Aragon
« Je dis la paix vaille que vaille
Précaire fragile et sans voix
Mais c’est l’abeille qui travaille
Sans qu’on la voie »
Louis Aragon, Le chant de la paix
La paix sans voix
Dit la vie
Fugace tenace
La vie sans paix
Est silence sur le monde
Sans amour
9 avril 2022
Pour la paix
La guerre, chablis de drames, ne laisse place qu’à des sentiers hérissés de ronces et d’églantiers.
Jour après jour, des coulées de sang se répandent dans des rigoles.
Chaque goutte scintille comme une escarboucle, reflet trompeur de la vie dans le miroir de l’absurdité.
Quelle obscénité!
8 avril 2022
Pour la paix
Je sais que je ne sais pas, ?
Entre ombre et lumière
Une lueur s’infiltre en lettres d’or
NOUS NE SOMMES PAS SEULS
Mantra
7 avril 2022
Pour la paix
Le sang coule
Je souffre d’une surdose d’échos de la guerre
Informations débridées
Images percutantes
Sensations intenses
Contradictions insensées
Et le sang coule
Fleuve rouge depuis des siècles
Les images d’horreur défilent
Les héros de la parole
Glosent et piaillent
La guerre se nourrit
À la table de l’horreur
De la propagande
Des scénarios manichéens
Des jugements simplistes
Vieux film hollywoodien
Entre bêtise et sagesse
Entre division et unité
Et le sang coule
Symbole pérenne des martyrs
Miroir brouillé de la déréliction
Cause de larmes intarissables
Occasion de questionnements
Comment imposer la raison à la bêtise?
Comment décréter l’amour sur la haine?
Comment faire taire les armes?
Comment arrêter l’effusion du sang?
Comment assécher la source du mal?
Comment purifier le siècle de la violence?
Que de questions sans réponses!
J’ai soif de vérité
Et le sang coule
6 avril 2022
Pour la paix
Dans l’ombre presque rien une lueur l’écho paix |
5 avril 2022
Pour la paix
Méditation 3
Cris du monde
Les médias parlent
Horreur, peur, effroi, dégoût
haine, haut-le-cœur, abomination
monstruosité, indignité
déshonneur, ignominie
atrocité, monstruosité
Crimes contre l’humanité
Crimes de guerre
Massacre
Noirceur
Sur les ruines d’un champ de bataille,
les dictionnaires manquent de vocabulaire
L’indicible n’est qu’un cri
Les hurlements couvrent les mots de la paix
Les larmes conjurent les démons de la mor
4 avril 2022
Pour la paix
Méditation 2
Dans le chablis du monde
Langues de feu
Traces de sang
Souvenirs des morts
Le regard porté vers le ciel
Dans le silence et l’effroi
Entre espoir et doute
Nos mains cherchent la paix
Pour la paix
Méditation 1
« Quand les hommes vivront d’amour »
Ce sera la paix sur terre,
Les soldats seront troubadours
Et nous, nous serons morts, mon frère. »
Raymond Lévesque
Nous répétons notre propre requiem
Chanté entre les murs d’un temple froid
En pleurs devant les cercueils vides
Des victimes de tous les combats
Prière de désespérance
Et si nous chantions la vie
Entonnons des Alléluias
Tous les jours à l’unisson
Quand les peuples vivent d’amour
Ils vont semer la vie sur terre
Les poètes chanteront toujours
Et nous, nous vivrons en paix, mon frère
1er avril 2022
Pour la paix
Le désir d’humanité
source inépuisable de vie et d’amour
exige la paix
voie de tous les espoirs
31 mars 2022
Pour la paix
Des machines à tuer dans le ciel
Chasseurs d’humains
Des humains chasseurs de canards
Au sol
Plus de chasseurs morts que de canards
Drame et contradiction
Des colombes veillent
Commandent la paix
30 mars 2022
29 mars 2022
Pour la paix
Le gouvernement canadien dépensera plus de 20 milliards de dollars dans l’achat de chasseurs F-35…
Les faucons
Les faucons jubilent et dansent
Leurs chasseurs valent de l’or
En arabesques dans le ciel
Pour voler et tuer
Les vautours veilleront les morts
Requiem sur le silence de la terre
Nous restons debout pour dire et redire la paix
27 mars 2022
Pour la paix
« Les mots ne correspondaient pas aux choses, ils traduisent seulement l’opinion que le troupeau se fait des choses… »
Marguerite Yourcenar in L’œuvre au noir.
Sur les tribunes des faiseurs de guerre
Présidents et ministres clamaient haut et fort
La main sur le cœur
Unité et force
Mort à l’ennemi
Agitation
Tempête de sable
Rien d’autre
Et la paix
Enterrée une fois de plus
26 mars 2022
La guerre au jour le jour
Jusqu’à quand
Jusqu’à quand l’impuissance
l’impuissance de la danse macabre
macabre devant la mort
la mort de l’espoir
l’espoir des temps heureux
les temps de rêves d’avenir
avenir sans histoire
histoire d’amour
amour sans histoire
histoire vraie
vraie du bonheur
bonheur d’être
d’être vivant
vivant dans le silence
le silence des armes
des armes inutiles
inutiles pour la paix
la paix pour la paix
25 mars 2022
La guerre au jour le jour
Une nuit sans étoiles
Un mur couvert de suie
Un résistant
Un mot
Paix
24 mars 2022
La guerre au jour le jour
Debout!
Un peuple désespéré
Empêtré dans les filets des faiseurs de guerre
Sous l’onde insondable de la haine
Cherche l’oxygène de la vie
Porté par les vents de l’espoir
Sur les vagues éternelles
Des matins de l’amour
22 mars 2022
La guerre au jour le jour
La paix, phare à la lueur vacillante, garde vivant le désir d’humanité.
21 mars 2022
La guerre au jour le jour
Perdus dans le désert des désillusions, sommes-nous condamnés à l’errance, au doute et au désespoir, sans GPS pour détecter une source d’inspiration au creux d’une oasis sans guerres?
Malgré les feux de l’incertitude, la paix ne meurt pas comme un mirage.
Elle prend racine et s’épanouit contre toute espérance.
20 mars 2022
La guerre au jour le jour
La guerre, née dans les salons obscurs et secrets de fabricants de cauchemars et de destructions, poursuit son carnage.
Leur propagande guerrière sème l’horreur à la volée avec l’espoir de profits à récolter dans un sol enrichi de larmes et de sang.
Devant eux, la paix doit remplacer les sacs de sable.
Renaîtront les coquelicots.
19 mars 2022
La guerre au jour le jour
C’était hier… spectacle pharaonique
L’un des grands timoniers de la guerre, drapé de sa gloire et de la tunique de Néron, entrait en scène au-dessus des ruines fumantes, des morts, des hurlements des blessés en crescendo et du tohu-bohu du champ de bataille.
Il lui fallait faire l’apologie de la patrie d’une manière ostentatoire.
Le peuple s’est senti grandi, prêt à mourir pour le désir de vaincre.
Le maître se dressa, à un cheveu d’entonner le Te Deum de la victoire anticipée.
Investi de son rôle de chef de guerre, il ne peut imaginer qu’une telle apothéose pourrait se transformer en sa défaite si la terre brûlée ne laisse que des chardons destinés aux ânes.
17 mars 2022
Même quand la vérité est soumise à la torture des discours à contre-sens, la paix finit par triompher.
16 mars 2022
La paix prend racine dans le terreau de l’harmonie intérieure.
Rose fragile, elle mérite des soins attentifs afin de pouvoir résister aux prédateurs, aux vents contraires, aux sols arides, aux ombres et à l’air du temps.
15 mars 2022
Théâtre de guerre : épilogue
Dans le fracas des champs de bataille
des vampires se gorgent de sang
Se pavanent des urubus drapés des manteaux de la vertu
s’entendent les chœurs des colporteurs de victoires inventées et de profits faramineux
des têtes décorées redessinent leurs plans funestes
Dans l’oubli
la nuit
des mères psalmodient leurs mélopées lugubres
14 mars
Théâtre de guerre : scène 4
Décor
Plus de cimetières que de champs de blé
Drapeau de la paix en berne
Fanion blanc introuvable
À l’ombre des souvenirs heureux
Devant la désespérance
Un partisan monte la garde
Il chantonne avec Cohen
L’espoir renaît
13 mars
Théâtre de guerre : scène 3
Fausses prières.
Sur les cadavres et les ruines
Les vendeurs de canons sont prosternés
Ils prient Mars et Arès
Que grandisse la haine
Que se poursuivent les combats
Que se massacrent les vivants
Que meurent les résistants
Que la piétaille disparaisse
Décorée par le sang
Sans médailles au cou
Les bourses vont prospérer
Amen
12 mars
Théâtre de guerre : scène 2
Pour créer des souvenirs
Sur la poussière des bardas
Sur la suie des gravats
Sur les morts inconnus
Sur les stèles noircies
Écrit d’un petit doigt
Un mot
Paix
11 mars
Théâtre de guerre : scène 1
Plan de guerre
Il faut…
des dieux
des chefs
des thuriféraires
des héros
et des victimes
Les paris sont ouverts
Vainqueurs recherchés
La paix reste une protagoniste oubliée dans les coulisses.
10 mars
Les atrocités d’un champ de bataille sacrifient plus de pages de vérité que d’innocents et de soldats.
9 mars
L’OSM annule les concerts du jeune pianiste russe Alexander Malofeev.
Tel est le titre d’un article du journal Le Devoir du 9 mars[1]. Aujourd’hui donc, je n’ai pas le cœur à la poésie, mais plutôt au désenchantement devant la confusion sur l’esprit de la guerre qui, en quelques jours, s’est imposée sans nuances, à la vitesse de l’invasion, partout dans les esprits, les cœurs… et les institutions, dont l’OSM. La culture de la paix n’est pas une utopie, mais un développement de la pensée à cultiver.
Le jugement et l’explication sibylline de l’Orchestre symphonique de Montréal (OSM) surprennent et déçoivent: « « L’OSM estime qu’il serait inapproprié d’accueillir M. Malofeev cette semaine. Nous continuons toutefois de croire qu’il est important de maintenir nos relations avec des artistes, quelle que soit leur nationalité, qui portent des messages de paix et d’espoir… » Alors? Dommage que l’OSM se soit enferré dans la logique de la culture du bannissement systématique sans nuances lorsqu’il s’agit d’un.e artiste d’origine russe alors que ce jeune virtuose déclare sa bonne foi publiquement par ses déclarations : « Honnêtement, la seule chose que je peux faire en ce moment est de prier et de pleurer. Il semblerait qu’il y ait des conclusions évidentes : aucun problème ne peut se régler dans la guerre, les gens ne peuvent pas être jugés par leur nationalité. » (…) « Je me sens très mal à l’aise à ce sujet et je crois aussi que cela peut affecter ma famille en Russie. Je crois toujours que la culture russe, la musique en particulier, ne devrait pas être ternie par une telle tragédie, même s’il est impossible de rester à côté en ce moment. » Il ajoute : « tout ce que je sais, c’est que répandre la haine ne va pas améliorer la situation, mais seulement causer encore plus de souffrance ». Sa courageuse déclaration pacifique ne semble pas compter pour les dirigeants de l’OSM.
Par son propos, le jeune pianiste Alexander Malofeev traduit sa foi en la paix et exprime sa désespérance, ce que les dirigeant.e.s de l’OSM ne semblent pas comprendre. On fait preuve d’inconsistance. Si l’entreprise croit vraiment ce qu’elle affirme en déclarant supporter les messages de paix et d’espoir, elle donnerait la chance à Alexander Malofeev d’exprimer la paix par son art. Au lieu de jeter l’anathème sur un artiste qui dénonce cette guerre, et considérant les difficultés des artistes russes à exprimer leur opposition dans leur pays, un organisme respectable comme l’OSM devrait accorder son soutien à cet artiste. Si certain.e.s artistes russes soutiennent le gouvernement de Poutine, qu’ils.elles assument leur position, mais ceux et celles qui s’opposent à cette guerre soit respecté.e.s et qu’on les laisse contribuer à leur effort de paix. C’est aussi significatif et névralgique dans la promotion de la paix de dénoncer l’agression russe et de soutenir la population ukrainienne, ainsi que tous ceux et toutes celles qui, comme Alexander Malofeev partout dans le monde, et en premier lieu en Russie, manifestent contre la nomenklatura russe. Ce serait faire œuvre utile pour la promotion de la paix que de cesser de nourrir les stéréotypes discriminatoires généralisés contre les artistes russes qui font acte de foi pour la paix.
L’OSM pourrait contribuer à bâtir une culture de la paix au lieu de se plier bêtement aux diktats antirusses de la propagande ambiante…
À mon humble avis, Alexander Malofeev fait preuve du même courage que son compatriote Dimitri Chostakivitch lorsqu’il a composé et joué sa 7e symphonie dite symphonie de Leningrad[2] sous les bombes nazies le 5 mars 1942, à Kouïbychev où il était exilé. À ce moment-là, Leningrad assiégée par les troupes hitlériennes. Le 19 mars, comme le soulignait Christophe Huss, dans Le Devoir du 4 août 2018[3], Chostakovitch déclarait à La Pravda : « J’ai songé à la grandeur de notre peuple, à son héroïsme, aux merveilleuses idées humanistes, aux valeurs humaines, à notre nature superbe, à l’humanité, à la beauté. […] Je dédie ma Septième Symphonie à notre combat contre le fascisme, à notre victoire inéluctable sur l’ennemi et à Leningrad, ma ville natale ».
8 mars 2022
Journée internationale des femmes
Dans Les femmes et la guerre, Madeleine Gagnon, écrivaine et alors professeure à l’Université du Québec à Montréal, relate des témoignages de femmes glanés dans différentes régions du monde en guerre. Son livre a été publié en 2000, chez VLB éditeur.
Samia, une femme palestinienne témoigne :
« Je connais des jeunes filles qui reprochent à leurs mères résistantes de leur avoir volé leur enfance, on ne parle jamais dans les médias de ces effets de la guerre, elle est mal représentée, la guerre, on nous imagine tous et toutes avec des fusils, mais on vit pendant les guerres, on fait l’amour, on fait des bébés, on pleure les combattants tombés, on pleure ceux qui meurent de maladie ou de vieillesse, on a nos amitiés et nos inimitiés, nos conflits familiaux et tous les mêmes problèmes que les citoyens des pays en paix, on rêve aussi, on a nos pulsions, nos désirs, nos séductions, les femmes savent ces choses mieux que les hommes, dans les pourparlers de paix, c’est toujours la logique économique et politique qui l’emporte, si les femmes dirigeaient le monde, il n’y aurait sans doute plus de guerres, d’abord, si elles le dirigeaient, aux côtés des hommes, cette première guerre d’inégalité entre les sexes n’existerait pas, ensuite, elles mettraient au programme des réalités dont on ne se soucie jamais, quand les femmes entrent en guerre ou dans la résistance, c’est d’abord pour assurer une vie meilleure à leurs enfants et petits-enfants, je ne crois pas que cela soit le but des hommes, eux qui ne savent pas pleurer, vous vous imaginez, ne pas savoir pleurer? c’est comme ne pas savoir rire, c’est comme ne pas savoir rêver, leur tristesse, les hommes la refoulent, à l’intérieur, quand elle remonte, c’est sous forme de colère, leurs fusils prennent la place des larmes et des rêves… » (p. 160)
À lire et méditer en écoutant Jacques Brel chanter
Il nous faut regarder, ce qu’il y a de beau…
7 mars 2022
Sur une mer en furie
Le vent fait rage
Le brouillard emmure
Le phare veille
La corne de brume hurle
Espoir
6 mars
Appel à la marche pour la paix
Marchons vers le point de fuite, celui de la guerre qui bloque l’horizon!
Ouvrons des chemins de traverse pour abolir les obstacles et les incertitudes!
Suivons les routes vierges, celles des prophètes qui ont marché et pris la parole à la manière de Bertha Von Suttner, Gandhi, Martin Luther King, les Mères de la Place de mai, John Lennon et des milliers d’autres!
Accompagnons ces millions de pèlerins de la culture de la paix qui, d’une seule voix, écrivent, peignent, chantent, interprètent, sculptent, bâtissent!
Place à l’audace!
Exigeons la paix!
5 mars
Espoir
Dans l’effroi et le doute
Nous ne sommes pas seuls
Avec nos sœurs et nos frères
D’Ukraine et de Russie
Au-delà des frontières
Aux éclats d’obus
Répondons
Murmurons
La paix a un nom
Espoir
4 mars
Défilé
Tempo martial
Rythme infernal
Claquements de bottes
Tintamarre de chars
Sifflements de missiles
Sonate macabre
Le convoi de la mort écrase les rêves
Mais la vie s’agrippe aux racines du cep des saisons
Ucrania 8
Bannissement systématique généralisé des artistes et des athlètes russes : contradiction?
Est-ce moi qui ne perçoit pas clairement les enjeux de l’exclusion des artistes et athlètes russes dans tous les champs d’action? Exception faite de ceux et celles qui appuient le président Poutine et l’invasion de l’Ukraine, pourquoi jeter l’anathème à l’égard de tous et de toutes sans aucune forme de considération alors qu’on leur demande de se lever contre leur gouvernement et contre la guerre. Ne devrions-nous pas plutôt développer des solidarités avec ceux et celles qui se montrent solidaires et luttent pour la paix?
Aujourd’hui, bon nombre d’artistes et d’athlètes russes sont considérés comme des parias dans les pays qui se drapent d’être de fiers apôtres de la liberté et de la démocratie. Les exclure de l’exercice de leur profession dans les pays dits libres me semble contrevenir au principe de la recherche de la paix et de la solidarité. Les militant.e.s, dont des artistes et des athlètes, qui luttent pour la paix à l’intérieur de la Russie jouent une partition extrêmement importante et critique alors qu’ils.elles le font au risque de leur carrière et de souffrances.
Il ne faut pas oublier que l’histoire du Canada est riche de condamnations regrettables prématurées. Pensons à l’emprisonnement des citoyennes et citoyens d’ascendance italienne et japonaise au Canada durant la Deuxième Guerre mondiale de 1939 à 1945. L’État a dû s’excuser beaucoup plus tard… trop tard.
Je n’ai pas une réponse claire et rigoureuse, mais un doute quant à ce « mystère » démocratique. Je ne demande pas mieux que de participer au questionnement sur cet enjeu.
3 mars 2022
Potentats et généraux harmonisent leurs guerres
Médailles sur le cœur
Célébrations
Tambours et clairons
Les peuples souffrent et meurent
Sans honneurs
Doloroso
Symphonie pathétique
Ucrania 6
2 mars 2022
Le président Commander in chief, titre guerrier, a parlé de liberté à sa nation.
Sans mots de paix, les discours ressemblent à des embruns toxiques sur l’avenir
Ucrania 5
1er mars 2022
Il faut
Paroles de paix
Envolées en fumée
Paroles de guerre
Gonflées par les tribuns
Ministres et présidents
Croisés de la vertu
Mimes de héros
Debout
Pour seriner sur tous les tons
Il FAUT des armes
Il FAUT des armes
Il FAUT des armes
ARMES ARMES ARMES
Il FAUT des armes
Létales létales létales
Il FAUT des morts
Il FAUT des mots funestes
En rafales
Inventés dans la haine
Incrustés dans les esprits
Brisés dans les cœurs
Il FAUT des mots qui sonnent
Dans les poches des vendeurs
Des machines à tuer
Il FAUT nourrir la guerre
Dans le désert des idées
Mais
Nous sommes la paix
Nous qu’on dit rêveurs
Femmes et hommes
Debout
Pour chanter en chœur
Il FAUT des paroles de paix
Ucrania 4
28 février 2022
HaÏku pour la paix
Une colombe
oubliée sur la Place rouge
la paix se meure
Ucrania 3
27 février 2022
Sous les gravats
Des coquelicots
Tachés de sang
Cryptiques
Renaissent
S’étalent
Au-dessus des anfractuosités de la douleur
Jardins d’espoir sur l’accotement de sentiers minés
La paix revivra
Ucrania 2
26 février 2022
En équilibre instable au-dessus des guerres, comme une nymphe évanescente plus fragile qu’un oiselet, la paix avance à tâtons, au risque de basculer dans le vide de l’oubli.
Ucrania 1
25 février 2022
Partout, se lèvent des drapeaux blancs… La paix n’a qu’un nom, la paix. Le conflit sur le terrain de l’Ukraine se résoudra par la négociation vers la paix, ce mot qui résonne toujours comme la clé du mouvement d’une symphonie andante, loin du tintamarre des armes.
[1] https://www.ledevoir.com/culture/musique/683463/l-osm-annule-les-concerts-du-jeune-pianiste-russe-alexander-malofeev
[2] https://www.youtube.com/watch?v=kwqZRhPXElQ
[3] https://www.ledevoir.com/culture/musique/533740/la-leningrad-de-chostakovitch-une-symphonie-pour-l-humanite
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