https://www.ledevoir.com/opinion/lettres/797718/congres-pcc-maquille-vide-bon-sens
En ce 8 septembre, jour du congrès du Parti conservateur du Canada (PCC), Jean Baillargeon souligne avec justesse une des caractéristiques de la bande de Poilievre, le désert d’idées.
La ligne directrice de la communication du PCC est, de toute évidence, la promotion du bon sens comme la clé de l’orientation et des solutions à tous les enjeux de société. En réalité, ce slogan, un copier-coller des tactiques de Donald Trump, ne dit rien. Cette tactique ridicule réduit Pierre Poilievre à un rôle de clown rieur qui présente ses petits numéros de chef du bon sens en taxant d’incompétents à peu près tous les acteurs susceptibles de nuire à sa conquête du pouvoir. Encore là, méthode Trump.
Accuser et ridiculiser l’adversaire font partie de ce que l’on fourre dans la gamme d’arguments ad hominem, quand on ne peut pas présenter des raisonnements sérieux, en mesure de faire valoir nos propres connaissances ou nos compétences. En outre, ce type de tactique permet de camoufler ce que cache le bon sens : incompétence, incapacité à analyser sérieusement les enjeux auxquels fait face le peuple canadien et surtout, manque de profondeur pour proposer des solutions cohérentes et viables à long terme.
Enfin, le bon sens permet d’oublier l’expression de certaines vraies positions du chef Poilievre : appui à l’occupation des camionneurs à Ottawa, remplacement de la Banque du Canada par une sorte de libre marché des bitcoins, abolition du financement de CBC/Radio-Canada, etc. Et qu’en est-il de l’action des conservateurs pour soutenir la lutte contre les changements climatiques ? Vont-ils continuer à favoriser le développement de la production pétrolière ? Vont-ils remettre en question le droit à l’avortement ? Qu’ont-ils à dire sur la laïcité de l’État ? Sur l’immigration ? La liste des questions sans réponse est très longue, mais le bon sens ne fournit pas de réponse. Il faut lire entre les lignes et comprendre que le PCC, en coulisses, doit se dire : avançons par en arrière ! Contentons-nous d’un slogan creux en souhaitant que le bon peuple ne se réveille pas et s’attelle à décortiquer ce que pourrait révéler la vraie nature du bon sens.
Pierre Poilièvre et les béni-oui-oui conservateurs, malgré les apparences d’un ciel bleu pour eux, ne donnent pas de bonnes raisons de considérer sérieusement leur orientation quant à la formation d’un futur gouvernement, sauf si quelqu’un estime que « bons sens » est synonyme de compétence.
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