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Résister à la droite conservatrice: un champ miné de doutes.

par André Jacob

Travailleur social et sociologue, professeur retraité de l'École de travail social de l'Université du Québec à Montréal. Tout au long de ma carrière universitaire, j'ai mené une carrière artistique, tout particulièrement en arts visuels.

14 avril 2025

L’élection fédérale de 2025 soulève des enjeux cruciaux quant à la lutte contre la montée généralisée de l’extrême droite populiste, démagogique et destructrice des acquis des droits sociaux, culturels et économiques depuis la Deuxième Guerre mondiale. On ne peut ignorer l’expansion des dérives autoritaires de l’extrême droite dans plusieurs pays, au premier chef aux États-Unis, mais ce phénomène a ses avatars en Europe, en Argentine (Milei), au Brésil (Bolsonaro) et au Canada avec le parti conservateur sous la main de fer de Pierre Poilièvre déguisé en agneau avec son image surannée du bon père de famille. Ses discours trahissent sa source d’inspiration, soit la mouvance libertarienne radicale du développement capitaliste. Comme acteur politique, il incarne le combattant suprême contre l’État, institution centrale garante de la promotion et de la protection de principes démocratiques pour maintenir une forme de cohésion et des dérives abusives. Sa proposition phare consiste à annoncer des baisses d’impôts; il n’a pas encore sorti la tronçonneuse comme Milei et Musk, mais ça s’en vient. Derrière les baisses de taxes se profilent les coupures et l’affaiblissement de l’État et de ses services. En d’autres termes, les politiques sociales en faveur du bien commun sont remises en question.

La conjoncture actuelle correspond à une étape plus poussée dans la transformation accélérée de l’impérialisme et des moyens de production et de communication contrôlée par une bourgeoisie de plus en plus riche et de plus en plus conquérante. Dans un contexte déroutant, Donald Trump clame devant le monde entier : « Libération! » Son exclamation vise à célébrer tous ses espoirs dans les modes de production libertariens qui se veulent par essence sans foi ni loi. Les capitalistes se veulent complètement libres de faire croître leur capital sans aucunes restrictions sans se préoccuper des intérêts et des besoins des travailleurs, des travailleuses et de l’ensemble des citoyens et des citoyennes. Plus près de nous, le nouveau prêcheur canadien du capitalisme libertarien, Pierre Poilièvre, déclame sa prophétie fallacieuse : « si vous travaillez fort, vous pourrez vous bâtir une maison… » Il pourrait le dire autrement en explicitant sa pensée pour réduire le rêve individuel à sa dimension matérielle et à la propriété privée, sans autre horizon que de réduire la vie de chaque individu aux limites d’un bungalow. Comme prêcheur de la méritocratie individualiste, il n’est que le reflet de cette logique libertarienne. Et c’est ce qui le rend dangereux et toxique, car les citoyens et les citoyennes sont réduits à la passivité, trop occupés à payer leur hypothèque à la banque, obligation perçue comme une laisse sans fin.

Les sirènes d’un bonheur factice.

Le bonheur promu par Pierre Polièvre et ses fidèles correspond à leur credo libertarien; le chef utilise tous les canons de la propagande pour promouvoir une société complètement dominée par les forces dynamiques du marché : fabrication d’ennemis imaginaires (ses opposants, les fonctionnaires, les journalistes, les intellectuels, etc.); promotion de l’individualisme et du paternalisme; mépris des institutions (Poilièvre a souvent qualifié des maires et mairesses d’incompétents, par exemple); l’utilisation d’avanies multiples si nécessaires; la promotion d’une sorte de paradis mythique fondé sur l’argent, etc. Comme le souligne Edgar Morin dans son dernier livre, Cheminer vers l’essentiel, « « En politique, on peut même dire que l’imaginaire est plus réel que le réel. Au nom d’une idée, d’une idéologie, on peut massacrer une population tout entière. Donc, l’imaginaire est plus fort que le réel. Nous sommes guidés par des obsessions, des fantasmes répétitifs, des images culturelles qui nous poursuivent. Nous cherchons un visage mythique à travers les visages réels, et le visage mythique est plus important que le visage réel sur lequel se plaque le mythe pour exister.[1]« 

Pierre Poilièvre est le promoteur du perpétuel chantier des constructeurs d’une société productiviste en croissance perpétuelle pour nourrir la consommation… rentable pour l’élite économique et financière. Et ces césars ne chôment jamais. Ils arrivent à convaincre la masse que leur sort dépend de leurs capacités individuelles et qu’accéder à la capacité de consommer est le comble du bien-être. Cela dit, nous savons très bien comme l’a formulé clairement K. Marx et je paraphrase : les conditions d’existence des êtres humains dans la dynamique des rapports de production déterminent leur niveau de conscience. Dans une société de consommation, la plupart des gens peuvent très bien se satisfaire de protéger leur capacité à consommer sans percevoir la nécessité de s’inscrire dans la dynamique du développement pour le bien commun; les valeurs sont réduites à la sphère personnelle. Dans un tel contexte, il est très difficile d’espérer que la masse puisse développer une conscience critique qui induit la capacité à agir et à dénoncer les mécanismes de domination et d’exploitation sur le plan politique. Par contre, souvent d’une manière surprenante, les gens simples perçoivent facilement où se trouvent leurs intérêts et cherchent quelles stratégies adopter pour les protéger et les promouvoir. Personne n’est indifférent au drame socioéconomique et politique qui se joue actuellement dans le grand théâtre international et sur la scène canadienne.

Une position circonstanciée.

Dans cette conjoncture, il me semble opportun de tenter une analyse circonstanciée, marquée par le doute. Reportons-nous à l’importante résistance organisée rapidement par une stratégie de résistance à l’envahisseur nazi. Louis Aragon, militant de la première heure a élaboré un discours national pour alimenter la réflexion de militant.e.s et de démocrates  et les convaincre d’unir leurs forces pour combattre les envahisseurs, pas dans la perspective de gagner la guerre, mais de nuire à leurs avancées sur le terrain militaire, politique et idéologique. Les positions des résistant.e.s ne tenaient pas à un discours de circonstance, car ce sont bien les circonstances qui ont propulsé ce discours comme un outil de combat efficace contre la dictature fasciste. Comme le disait Aragon lui-même : « Je suis à la recherche d’un langage, un langage qui soit celui de notre temps, de notre peuple, et à la fois de la plus haute vague. Dans cette année, j’ai lu beaucoup de poèmes, les poèmes des autres […] je me dis qu’il faut étudier ce que les autres écrivent (Aragon 1935c : 1220).[2] » Sa position indique qu’il cherchait le langage d’une position articulée et cohérente qui s’inscrirait dans les circonstances de son époque traversée par le doute sur l’avenir de l’Europe et de la France, en particulier, face à l’occupation allemande.

Comme le mentionne Fernando Pessoa dans son livre Livro do desassassossego[3] (Le livre du doute) : « parfois on établit des théories en les pensant patiemment et honnêtement pour parfois agir contre elles ». Au moment d’écrire ces lignes, même en scrutant l’horizon le plus lointain, je ne vois aucun parti politique fédéral en mesure de présenter une remise en question fondamentale du système de domination capitaliste dans sa forme actuelle, bien au contraire. La mouvance du développement capitaliste libertarien progresse toutes voiles dehors. De plus en plus, l’élite bourgeoise économique mondiale cherche à éliminer toutes les entraves à la course à l’accumulation : affaiblissement de l’État, coupures dans les services, baisses de taxes et d’impôts, abandon de politiques sociales inspirées de la recherche d’une plus grande égalité socioéconomique, abandon de politiques fondées sur la promotion des droits socioéconomiques, abandons de la recherche de solutions à des problématiques cruciales comme le réchauffement climatique, etc. Certains économistes théoriciens derrière Trump proposent même d’abolir tous les impôts et de laisser la société être régulée selon les lois du marché. Adieu aux politiques sociales. En fait, on attaque les acquis historiques sur le plan des droits fondamentaux et socioéconomiques sur tous les plans. Devant les ignominies causées par l’élection de D. Trump, prototype du monstre déguisé en pierrot qui tente de nous faire danser devant l’autodafé des progrès sociaux, culturels, politiques et économiques, diverses formes de mobilisations créatrices s’imposent pour contrer les conséquences négatives de politiques destructrices. Tout n’est pas dit.

Signe encourageant, de plus en plus de gens protestent contre les politiques funestes de la droite, mais à ce jour, les révoltes populaires agissent sans une direction politique organisée et structurante. Aux États-Unis le parti démocrate semble en panne d’inspiration et les forces progressistes condamnées au doute et au silence cheminent à vau-l’eau. Est-ce que ce mouvement va se traduire en des positions susceptibles de faire bouger les partis politiques? Difficile à dire, mais deux questions se posent à l’heure actuelle dans le cadre de la logique électoraliste canadienne :

Quel parti politique peut soutenir ou, à la limite, « récupérer » le mouvement social de protestation et d’affirmation contre les politiques libertariennes?

Quel parti est le plus susceptible de protéger les principaux acquis sur le plan des droits individuels et des droits socioéconomiques?

Dans le cadre de notre système électoral bipartite hérité de l’impérialisme britannique, les vieux partis bourgeois (conservateurs ou libéraux) alternent au pouvoir,[4] mais la trame de fond reste toujours la même : maintenir les règles du jeu propre au développement capitaliste. Les tiers partis (NPD, Verts, Bloc Québécois et autres) jouent aussi dans le même film, trop souvent tout simplement comme figurants. Chaque capitaine des trois partis négligés s’accroche au cordage de son rafiot ballotté par des vents contraires en tentant de tendre la grande voile vers une victoire illusoire. Rien n’y fait. Bien sûr, ils représentent la partie congrue des électeurs et électrices porteurs de préoccupations fondées sur la recherche de la justice sociale, économique et culturelle et qui n’ont pas d’autres voix au gouvernement, mais leur voix est condamnée à l’opposition; à l’occasion, ils arrivent à proposer des politiques alternatives, mais leur discours est emporté par le vent dominant. Cela dit, sans jamais pouvoir accéder aux commandes, les partis dits tiers restent condamnés à poser des questions et à tenter d’influer sur le cours des affaires politiques.

La conjoncture actuelle invite à la résistance.

Les événements historiques, incluant les actuels, sont en bonne partie déterminés par l’évolution des moyens de production et des superstructures que sont les institutions juridiques, politiques et la culture. Les conditions du développement sont imposées arbitrairement depuis fort longtemps; nous héritons d’un passé vicié par un type de développement qui contribue à maintenir les inégalités sociales et économiques imposées par une caste dominante toujours avide d’une croissance continue afin de faciliter l’accumulation accélérée de dividendes. La lutte de classe se vit de mille manières selon les dimensions d’une conjoncture particulière. Aujourd’hui, La masse subit le sillage de la domination impérialiste des États-Unis. Tout le monde cherche une esquive, sans trop de succès.

Si je résume grossièrement, les gens de gauche, hier comme aujourd’hui, nous sommes toujours condamnés à voter pour un parti qui signifie voter pour le moindre mal. Dans la conjoncture actuelle, considérant les aspirations populaires en marche pour lutter contre les abus de pouvoir de la clique de plouques milliardaires à Washington, nous voilà forcés d’analyser sérieusement quel chef et quel parti est le plus en mesure de faire barrage à la montée de l’extrême droite au Canada et aux États-Unis? En un sens, je pourrais dire simplement : poser la question, c’est y répondre, mais ce n’est pas tout à fait le cas. En réalité, les partis de l’opposition (NPD, BQ et verts), se retrouvent un peu K.O. devant la mouvance de la droite, même réduits à proposer des « réformettes » qui tombent à plat dans le contexte actuel. De leur côté, les deux protagonistes principaux sur la scène (PLC et PC) jouent la partition de la promotion des politiques conformes aux canons du néolibéralisme économique qui cherche à se redéfinir avec une fausse symphonie harmonieuse sur les rapports sociaux et des enjeux cruciaux (développement économique et commercial, lutte contre le changement climatique, maintien des programmes sociaux, immigration, développement militaire, etc.). Le PC, avec à sa tête Pierre Poilièvre, minus avatar de Trump, porteur d’un dogmatisme obtus, présente le capitalisme libertarien comme la « libération » absolue du bon peuple captif du méchant monstre que serait un gouvernement libéral à la tête de l’État. Pierre Poilièvre joue l’ange avec un nez de Pinocchio pour annoncer le paradis libertarien à venir qui serait marqué par un négativisme assumé :

  1. Diminution de la taille de l’État en évoquant le trop grand nombre de fonctionnaires, trop de services inutiles, trop d’incompétents, etc.
  2. Attaques frontales des droits sociaux et des politiques sociales.
  3. Remise en question des institutions;
  4. Contrôle des communications (attaque des journalistes, attaque contre CBC, etc.);
  5.  Développement d’une dynamique de confrontation avec les ennemis de l’intérieur inventés de toutes pièces.
  6. Renforcement des politiques militaristes;
  7. Ignorance des enjeux environnementaux et promotion de stratégies extractives surannées.
  8. Remise en question des droits des minorités.
  9. Et la liste des discours et des pratiques propagandistes mensongers et porteurs d’ignominies s’allonge au jour le jour.

Devant cet état de fait propre à la conjoncture actuelle, sommes-nous condamnés à l’abstention ou à voter pour le parti qui offre une chance de bloquer le renforcement d’une droite destructrice, intolérante et violente? Peu importe les dimensions de notre analyse, nous nous butons à une aporie de fond qui ne peut être le dernier mot au sujet du vote dans cette élection. J’insiste, nous sommes face à une attaque frontale des acquis et des droits sociaux gagnés de haute lutte. Alors se pose la question la plus sagace : que faire? Difficile de formuler une réponse claire et exhaustive… C’est frustrant. Encore là, Edgar Morin nous rappelle que « nous sommes dans un temps où nous devrions prendre conscience de l’aveuglement issu de notre mode de connaissance unilatéral et compartimenté, incapable de saisir les grands problèmes globaux qui nous assaillent. Nous avons besoin d’une prise de conscience vitale, de la complexité de nos problèmes et de notre monde.[5] » Mais alors? Nous agissons dans une dynamique de résistance; comme le répétait Louis Aragon dans la résistance face à l’occupation allemande : 

« Rien n’est jamais acquis à l’homme Ni sa force

Ni sa faiblesse ni son cœur Et quand il croit

Ouvrir ses bras son ombre est celle d’une croix.[6] »

Le doute est intrinsèque à toute forme de résistance.

Sans illusion, sans l’espoir d’un changement en profondeur des règles du jeu du système actuel, le moindre mal consiste-t-il à élire le PLC porté par un économiste en chef qui a au moins les compétences et les capacités intellectuelles et (je l’espère, morales) de comprendre l’importance de protéger l’essentiel des acquis quant aux droits sociaux et économiques. C’est fondamental. Mark Carney semble être le seul en mesure d’envoyer Pierre Poilièvre à l’ombre sur les banquettes de l’opposition, limitant ainsi les torts que les stratégies conservatrices pourraient causer au peuple canadien. Dr Mark Carney est-il le magicien susceptible de présenter une ligne de défense solide face au gouvernement de Donald Trump? À cette étape-ci de la campagne électorale, il a réussi à garder D. Trump à distance. Dans une dynamique de résistance, toutes les stratégies démocratiques sont permises, même si elles peuvent paraître bancales et lacunaires.

Personnellement, par conviction, je ne votais pas habituellement pour le PLC au cours de ma longue vie. Alors, même si je suis loin d’être d’accord avec toutes les propositions du PLC, notamment sur le plan militaire et environnemental, au risque de passer pour un renégat, je crois pertinent de voter pour le PLC. Il me semble que dans la conjoncture actuelle, sur le plan de l’éthique politique, ce parti peut au moins réduire la capacité de nuire du PC pendant les années à venir et présenter une ligne de défense cohérente face au gouvernement de Donald Trump.

En bout de piste, voter demain me questionne sur le plan éthique : comment devrais-je voter? Annuler mon vote ou voter pour un projet en m’inscrivant dans une perspective de résistance? Annuler serait la pire option, car cela signifierait tolérer l’intolérable présence de l’insignifiant petit seigneur populiste et dogmatique du capital qu’est Pierre Poilièvre, lequel aspire à siéger comme chef d’un parti qui se prétend le parangon moral d’un développement paradisiaque pour une grande partie des citoyens et des citoyennes du Canada. Triste scénario. En réalité, chaque citoyen et chaque citoyenne doit voter, en son âme et conscience, pour le candidat ou la candidate de sa circonscription susceptible de faire progresser les droits fondamentaux, sociaux et économiques de l’ensemble de la population.

Somme toute, nous sommes confrontés aux mêmes questions que posait Platon, le fameux philosophe grec, auteur de La république, ouvrage élaboré en réaction aux avanies des pouvoirs autarciques. Il met de l’avant l’idée fondamentale que la Cité doit être construite selon le modèle de la recherche du Bien en soi et que l’action politique est le plus grand devoir des citoyens (dans l’Antiquité, les femmes étaient exclues de la politique).

Les questionnements légitimes peuvent paraître platoniques et ne pas rejoindre la masse des gens dans leur vie quotidienne ni dans l’immédiat de la campagne électorale, mais ils méritent considération afin d’aller au-delà des apparences. Le débat n’est pas clos.


[1] Morin, Edgar (2024). Cheminer vers l’essentiel. Paris, Albin Michel, p. 84.

[2] Bismuth, Hervé (2014). Aragon résistant : la construction d’un discours national in Le temps guérit toutes les blessures : la résistance à l’autorité de l’Histoire dans les concepts de nation et de nationalisme.. Textes & contextes.  Numéro 9.

https://preo.ube.fr/textesetcontextes/index.php?id=1136

[3] “Establecer teorias, pensando – as paciente e honestamente, so para depois agirmos contrea elas – agirmos e justificar as nossas açoes com teorías que as condenam.”

Pessoa, Fernando (2017).  Livro do desassassossego. Porto, Assirio & Alvim, p. 52.

[4] Une réforme du mode de scrutin n’est pas pour demain, elle fait même l’objet d’une promesse de changement reniée par Justin Trudeau. Mais c’est un autre débat.

[5] Morin, Edgar avec Marc de Smedt (2024). Cheminer vers l’essentiel. Paris, Albin Michel, p. 248.

[6] ARAGON Louis (2007). « Il n’y a pas d’amour heureux », vv. 1-3, 13-18, 25-27, La Diane française dans les Œuvres Poétiques complètes, Barbarant Olivier (éd.), Paris, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », t. I, p. 1004.

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