À l’occasion du 5e anniversaire de la mort de George Floyd, étouffé sous le genou du policier Derek Chauvin, à Minneapolis, je réanime ce poème commémoratif.
George Floyd, assassiné le 25 mai 2020 : pour ne jamais oublier et faire le lien avec le passé, ce poème parut dans la revue d’arts littéraires Entrevous No 20 (octobre 2022) et disponible sur le site http://wwww.erudit.org
Dans un village de Guinée Dans une ville d’Amérique
un paysan libre un homme libre
noir noir
salue sa famille salue sa famille
et sort de chez lui et sort de chez lui
Au milieu de son champ Au coin d’une rue de Minneapolis
quatre étrangers armés quatre policiers armés
de fusils et de bâtons de pistolets et de matraques
LE POUSSENT AU SOL FACE CONTRE TERRE COMME UN PORC
Ils l’enchaînent Ils lui passent les menottes
le traînent sur les routes l’humilient sous un genou
et le lancent dans la cale lui coupent la respiration
d’un navire négrier sur le bitume funeste
Ce paysan libre Ce citoyen libre
ne sera plus qu’un esclave descendant d’esclave
sans nom ni prénom aura toujours nom et prénom
DANS UNE SOMBRE HISTOIRE PAGE D’HISTOIRE
Ce poème en miroir accentue le parallèle symbolique entre deux tragédies historiques éloignées dans le temps et l’espace, mais similaires dans le sens de la discrimination et de la domination.
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