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La pollution par le bruit, ça suffit…

par André Jacob

Travailleur social et sociologue, professeur retraité de l'École de travail social de l'Université du Québec à Montréal. Tout au long de ma carrière universitaire, j'ai mené une carrière artistique, tout particulièrement en arts visuels.

5 juillet 2021

La pollution « harleyiste », ça suffit.

Dimanche, le soleil, même un peu timide, invite à sortir à l’extérieur. Nous en profitons donc, mon épouse et moi, pour aller flâner du côté de Baie-St-Paul. Au cours de la balade, j’aperçois un écriteau accroché au mur d’un édifice public : « À Baie-St-Paul, le bruit, c’est tolérance zéro… » Je n’en crois pas mes yeux… et mes oreilles bourdonnent. À toutes les deux minutes, j’entends des Harley-Davidson troubler cet environnement supposé être sans bruit.

Les propriétaires de ces motos hyper-bruyantes constituent une espèce particulière; en effet, faire du bruit leur semble un précepte religieux. Espèce grégaire, ces motards déguisés en faux « Hells Angels » ou en « faux nazis » des années aiment se déplacer en « gang « . En une heure, j’en ai compté 93 traversant le village toute pétarade dehors. À un certain moment, une dizaine de motos attendaient le passage du feu de circulation au vert au coin des rues Fafard et Ste-Anne. Ouf! Ils semblaient ravis d’écouter leurs infernales machines sans aucun respect de leur entourage.

Bon, me suis-je dit, une pause sur une terrasse calme fera grand bien. Mauvaise idée! Quelques minutes plus tard, quatre couples « harleyistes » se présentent au stationnement et soulignent leur arrivée d’un petit coup d’accélérateur supplémentaire pour marquer leur arrivée. Et VROUMMM! Admirez-nous! Oh malheur! Les huit disciples de la religion « Harley » viennent s’installer à la table voisine. Et là, écoutez-nous, semblaient-ils se complaire à dire! Ils parlaient fort, riaient fort et dérangeaient beaucoup; se faire remarquer est leur dogme. Leurs pétarades polluent notre environnement; je n’arrive tout simplement pas à comprendre pourquoi les villes et les municipalités laissent faire… Et beaucoup de citoyens aussi… Ce silence devient complice sous le prétexte que dénoncer cette pollution envahissante pourrait nuire à la venue de ces touristes bruyants. L’argument ne tient pas la route; en effet, de plus en plus, d’autres catégories de touristes se tiennent loin des lieux de passage de ces bolides assourdissants… Silence citoyen ou pas, il est temps de discipliner ces hordes irrespectueuses d’un environnement normal. Que des enfants fassent du bruit pour se faire remarquer passe encore, mais dans le cas d’adultes, surtout aux tempes grisonnantes, ça suffit. 

Depuis longtemps, des règlements existent pour limiter le bruit des camions, des voitures, des motoneiges et tous les types de véhicules qui circulent sur les routes, mais les Harley-Davidson semblent intouchables. Pourquoi? Y a-t-il des lobbyistes « harleyistes » qui ont convaincu les ministres et toutes les autres catégories d’élus des bienfaits du bruit dans une ville? Pouvons-nous, simples citoyens à pied, déambuler tranquillement dans un lieu touristique sans ces agressions continues par le bruit? Pouvons-nous profiter du charme d’une terrasse? La technologie de contrôle du bruit qui rend les motos presque silencieuses existe chez plusieurs marques, mais pas chez « Harley ». Les « harleyistes » appartiennent au passé. Le temps d’un changement s’impose. Et n’oublions pas! « À Baie-St-Paul, le bruit, c’est tolérance zéro.» J’ai la berlue. J’ai dû mal lire.

2 juillet 2013

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