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Chili 2025: devoir de conscience à la mémoire de toutes les victimes de l’oppression sous toutes ses formes!

par André Jacob

Travailleur social et sociologue, professeur retraité de l'École de travail social de l'Université du Québec à Montréal. Tout au long de ma carrière universitaire, j'ai mené une carrière artistique, tout particulièrement en arts visuels.

5 septembre 2025

À l’occasion de la commémoration du 11 septembre, jour de la mort du président du Chili, Salvador Allende, le 11 septembre 1973.

Devoir de conscience à la mémoire de toutes les victimes de l’oppression sous toutes ses formes!

Chaque mois de septembre nous fait revivre quelques pages d’histoire. Cette année encore, la Fondation Salvador-Allende commémore  la mémoire de la mort de Salvador Allende. Nous pourrions ajouter celle des poètes, Pablo Neruda et Victor Jara de même que celle de milliers de victimes du coup d’État sanglant du général Augusto Pinochet (assassinats, enlèvements et disparitions, tortures, exil, répression sous diverses formes, etc.). Un devoir de mémoire s’impose donc. Avec toute la dignité que les circonstances obligent, les différents rituels de commémoration rappellent l’importance de garder vivants les motifs fondamentaux et tragiques qui ont marqué l’histoire particulière du peuple chilien. Plus encore qu’un simple temps d’arrêt et un regard sur le passé, le rappel de l’importance de garder la mémoire du passé vivante permet de mieux fixer notre regard sur le présent. Un peu, comme la fête d’un anniversaire de naissance, l’on marque une date dans le temps, mais en même temps, ou souligne le début d’une nouvelle page de vie remplie d’espoir.

L’histoire ne se répète pas intégralement, mais les conditions des nouvelles pages qui s’écrivent gardent souvent des relents du passé. Ainsi, la conjoncture nous rappelle que les acquis sur le plan de la justice sociale et la démocratie restent constamment dans un équilibre instable. Ainsi, en 1934, dans ses » réflexions sur les causes de la liberté et de l’oppression sociale,»[1] Simone Weil présentait une perspective  qui reste toujours d’actualité : « Que le triomphe des mouvements autoritaires et nationalistes ruine un peu partout l’espoir que de braves gens avaient mis dans la démocratie et dans le pacifisme, ce n’est qu’une partie du mal dont nous souffrons; il est bien plus profond et bien plus étendu. On peut se demander s’il existe un domaine de la vie publique ou privée où les sources mêmes de l’activité et de l’espérance ne soient pas empoisonnées par les conditions dans lesquelles nous vivons. »

Aujourd’hui, nous sommes dans un temps où il nous paraît toujours nécessaire de garder la conscience vitale du fait que les risques de réentendre l’écho des claquements des bottes invitent à la vigilance. La présence de forces dominantes en action continue reste toujours bien vivante; des faucons avides de pouvoir et de contrôle sur toutes les sources de profit sans retenues aucunes constituent la source même des menaces à la démocratie et à toutes les forces agissantes pour la justice sociale, pour la paix et pour le respect des droits fondamentaux, économiques, sociaux et économiques.

Restons solidaires comme la Fondation Salvador-Allende nous y invite année après année!


[1] Weil, Simone (1991). Œuvres complètes. Paris, Gallimard, tome 1, p. 275.

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